Biden a-t-il quitté les pays pétroliers du Golfe les mains vides?

Biden pourrait abattre sa dernière carte pour tenter de réduire les prix, et ce à travers la suppression de la taxe appliquée à l’essence 

Le président américain Joe Biden a quitté l’Arabie saoudite sans avoir atteint le minimum en termes de prévisions des marchés internationaux de l’énergie qui avaient estimé avant son déplacement dans la région l’acceptation par les pays du Golfe de la hausse de la production du brut dans le but d’apaiser les marchés.

Il ressort de la déclaration finale du sommet de Djeddah sur la sécurité et le développement, que les dirigeants ont salué les efforts déployés par les pays membres de l’OPEP+ de garantir la stabilité des marchés internationaux du pétrole, de nature à servir les intérêts des producteurs et des consommateurs et à soutenir la croissance économique.

Les dirigeants ont salué la récente décision des treize membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs dix alliés (OPEP+) portant augmentation de la production au titre des mois de juillet et août, faisant part de leur considération à l’égard du rôle pionnier de l’Arabie saoudite pour la réalisation du consensus entre les pays de l’Organisation.

Des médias américains ainsi que des stratèges de banques d’investissement ont commencé à parler de l’échec de Biden à obtenir des engagements pétroliers auprès des dirigeants du Golfe au cours du sommet de Djeddah.

Les marchés énergétiques américains sont conscients que le principal objectif de la visite de Biden dans la région du Moyen-Orient était de demander à ses dirigeants de continuer à alimenter le marché par de plus grandes quantités de brut, ce qui amènera à une baisse des prix du gaz aux États-Unis.

Biden craint que les hausses à répétition des cours du brut sur le marché américain n’aboutissent à sa défaite au cours des élections de mi-mandat prévues en novembre prochain.

Il suffit de se baser sur les chiffres publiés par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) se rapportant à l’évolution des prix du pétrole au cours des mandats des trois derniers présidents américains pour constater la hausse aiguë au cours de l’ère Biden, ce qui constitue un événement marquant de son mandat.

L’Arabie saoudite a souligné, par le biais de son prince héritier Mohammed ben Salmane, au cours d’un discours retransmis en direct, qu’elle sera dans l’incapacité, à l’avenir, d’augmenter sa production quotidienne au-delà de 13 millions de barils.

Le royaume produit actuellement près de 11 millions de barils quotidiennement et dispose d’une capacité immédiate de hausser sa production à hauteur de douze millions de barils et à près de 13 millions de barils à l’horizon de 2027, après le parachèvement des travaux actuels de développement de ses installations.

Anciennes déclarations

D’un autre côté, des médias américains favorables à Biden ont estimé que les déclarations saoudiennes portant augmentation de la production à hauteur de 13 millions de barils au quotidien, constituent une victoire du locataire de la Maison Blanche, mais en réalité, elles ne le sont pas autant que cela.

Le 16 mai 2022, le ministre saoudien de l’Energie, le prince Abdelaziz ben Salmane, avait indiqué que le royaume est sur la voie de hausser sa capacité productive de pétrole de plus d’un million de barils quotidiennement, soit à plus de 13 millions de barils d’ici la fin de l’année 2026 ou début 2027.

Selon les prévisions de l’OPEP, la demande quotidienne du pétrole brut s’élèvera d’ici 2027 à hauteur de 105 millions de barils, ce qui signifie que les producteurs ont besoin d’investissements additionnels qu’ils doivent injecter dans l’industrie pétrolière afin de satisfaire la demande croissante.

Néanmoins, et bien avant cette date, Joe Biden aura besoin de surmonter avec succès l’écueil des élections de mi-mandat. Les prévisions et les analyses des observateurs et des chroniqueurs indiquent que le président américain envisage sérieusement de recourir à son ultime et majeur atout dans le secteur de l’énergie, à savoir la suppression de la taxe fédérale qui est de l’ordre de 18,4 cents par gallon sur l'essence.

Il convient de noter que l’affrontement du président américain dans le secteur de l’énergie ne s’est pas limité aux dirigeants des pays pétroliers du Golfe mais s’est étendu à la production des compagnies énergétiques de son pays, lesquelles compagnies sont accusées par le président américain d’accroitre leurs bénéfices dans une circonstance économique mondiale des plus délicates.

Samedi dernier, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan, a déclaré aux journalistes : « Nous prêtons une écoute attentive à nos partenaires et à nos amis, partout dans le monde, et en particulier, les pays consommateurs de pétrole, mais en fin de compte, l’OPEP suit le cours et l’état du marché et fournit les approvisionnements en énergie selon les besoins exprimés ».

Source : AA

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