Iran : Un conseiller de Khamenei déclare que Téhéran est prêt au dialogue régional

Un haut responsable iranien et conseiller du guide suprême du pays a déclaré que Téhéran était prêt à dialoguer avec les pays de la région pour résoudre les différends.

Kamal Kharrazi, ancien ministre iranien des Affaires étrangères, a déclaré dans une interview accordée à Al Jazeera, que l'Iran était prêt à dialoguer avec les principaux acteurs régionaux, notamment l'Arabie saoudite, la Türkiye, l'Égypte et le Qatar.

Ces propos ont été tenus après la première visite du président américain Joe Biden au Moyen-Orient, au cours de laquelle il s'est rendu en Israël et en Arabie saoudite.

Lors de la deuxième étape de sa tournée, vendredi, dans la ville saoudienne de Jeddah, Biden et le prince héritier saoudien Mohammad bin Salman ont participé à un sommet régional, qui a été suivi d'une déclaration ferme à l'encontre de l'Iran.

Dans le communiqué conjoint, les deux parties "ont souligné la nécessité de continuer à dissuader l'Iran de s'ingérer dans les affaires intérieures d'autres pays, de soutenir le terrorisme par l'intermédiaire de ses mandataires armés et de s'efforcer de déstabiliser la sécurité et la stabilité de la région".

Kharrazi, qui est un des principaux conseillers du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a déclaré que la seule solution aux crises que connaît la région est la formation d'un forum régional avec la participation des pays importants.

Il a également rejeté l'idée d'une "OTAN du Moyen-Orient" la qualifiant de "futile" et a déclaré qu'elle était "à écarter", donnant raison au ministre saoudien des Affaires étrangères Fayçal bin Farhan.

Kharrazi a ajouté que l'Iran se félicite de la déclaration du chef de la diplomatie saoudienne, qui a exprimé la volonté de son pays de tendre la main de l'amitié à l'Iran.

Fayçal bin Farhan a déclaré, samedi, que le royaume tendait la main de l'amitié à l'Iran, tout en ajoutant que les pourparlers en cours entre les deux adversaires régionaux, à Bagdad, ont été "positifs" mais qu'ils n'ont pas permis d'avancée significative.

"Nous sommes désireux de trouver une voie vers des relations normales avec l'Iran voisin, et cela est fondamentalement lié à la conclusion d'accords qui répondent aux préoccupations concernant les activités iraniennes, non seulement en Arabie saoudite, mais avec tous les pays de la région", a déclaré le chef de la diplomatie saoudienne aux journalistes à l'issue du sommet de Djeddah.

Kamal Kharrazi a également réitéré ce que d'autres responsables iraniens ont dit ces dernières semaines au sujet de la "menace" israélienne pour l'Iran et la région, promettant une réponse appropriée de l'Iran.

"Les pays voisins qui menacent notre sécurité seront confrontés à une réponse de notre part à ces pays et à une riposte directe à Israël. Nous avons organisé de vastes exercices visant Israël en profondeur au cas où nos installations sensibles seraient visées", a déclaré le responsable.

Concernant les pourparlers en cours entre Téhéran et Washington à Doha, sous la médiation de l'UE, Kharrazi a déclaré que les États-Unis n'étaient pas disposés à donner des "garanties".

Il a également fait référence à la récente résolution de l’Agence internationale de l'énergie atomique contre l'Iran, affirmant que si l 'AIEA agit de manière équitable et indépendante, "il serait facile de résoudre les différends."

Le haut responsable iranien a exclu toute négociation sur le programme de développement de missiles et les activités régionales de l'Iran, qui sont des pommes de discorde entre l'Iran et les puissances occidentales depuis de nombreuses années.

Kamal Kharrazi a déclaré que l'Iran avait la "capacité technique" de fabriquer une bombe nucléaire et qu'il pouvait facilement faire passer le taux d'enrichissement nucléaire de 60 % à 90 %, mais qu'il n'avait pas l'intention de s'engager dans cette voie.

Les tensions ont considérablement augmenté entre l'Iran et les États-Unis à la suite de la tournée de Biden en Asie occidentale, au cours de laquelle les deux parties se sont échangées des piques sur le programme nucléaire et les activités régionales de l'Iran.

Source : AA

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