Presse américaine : la visite de Biden au Moyen-Orient est "douloureuse", mais réalise des objectifs

Le journal américain Politico a analysé les résultats attendus de la visite du président, Joe Biden, au Moyen-Orient et des accords susceptibles d'être signés, lors de sa visite prévue du 13 au 16 juillet.

Politico a écrit, dans un long rapport de presse, que Biden avait ignoré le Moyen-Orient au cours des 18 derniers mois, contrairement à son prédécesseur, Donald Trump, qui se complaisait dans le rapprochement avec Israël et l'Arabie saoudite, à des fins de politique intérieure et pour renforcer de la confrontation avec l'Iran.

Au cours des derniers mois, a ajouté le journal, "la situation a changé légèrement et de manière inexacte". Biden et son administration ont conclu qu'ils devaient intensifier la présence de Washington au Moyen-Orient, afin que la Chine et la Russie ne comblent pas le vide laissé par les États-Unis. .

Selon les termes du journal, la présence des États-Unis dans la région contribuera "à isoler Téhéran, à consolider le cessez-le-feu au Yémen, à accélérer la modernisation de la société saoudienne et à obtenir de meilleures relations entre les responsables de Jérusalem et de Riyad".

Politico a qualifié le fait que les États-Unis aient besoin de l'Arabie saoudite d’"inquiétant", notamment en matière de maintien de l'approvisionnement en pétrole, après la diminution des volumes du pétrole russe, à la suite de la guerre menée par Moscou en Ukraine.

Le Moyen-Orient que Biden visite cette semaine "n'est pas le Moyen-Orient qu'il voulait", affirme le journal, ajoutant que la visite était "pleine d'opportunités, mais c'est aussi un champ de mines pour le président".

Le journal américain a rapporté les déclarations d'un haut responsable américain, qui a requis l’anonymat, dans lesquelles il a fait savoir qu'"il vaut mieux pour nous d'être présents, même si c'est douloureux".

Le haut responsable a expliqué que c'est le prix que Biden doit payer, car la visite montrera l'engagement de Washington à normaliser les relations israéliennes avec les pays arabes et à "mettre fin à l'impasse" des relations avec l'Arabie saoudite, soulignant que les deux questions sont nécessaires pour affronter l'Iran de manière "plus efficace".

Malgré les quelques "réalisations tangibles" attendues de la visite, John Alterman, directeur du programme Moyen-Orient au Centre d'études stratégiques et internationales de Washington, considère la visite comme "une tentative d'élargir, et non d'approfondir" les relations.

Le journal Politico a listé certains des résultats attendus de la visite, dont notamment l'annonce d'un soutien de 100 millions de dollars aux hôpitaux palestiniens, et la possibilité de conclure un accord avec l'Arabie saoudite, qui permettrait aux compagnies aériennes israéliennes de survoler son espace aérien.

L’organe de presse prévoit également que des discussions aient lieu, au cours de la visite, autour sur la mise en place d'un système de "défense aérienne intégrée" au Moyen-Orient qui inclurait Israël et les pays voisins, lui permettant de fonctionner de manière "parfaitement harmonieuse", pour intercepter les missiles iraniens.

Commentant ce point, un haut responsable israélien (dont l’identité n’a pas été révélée) a déclaré au journal : “Que vous souhaitiez utiliser le mot alliance ou non, cela vous regarde, mais c'est l'idée“.

D’après Politico, le développement "le plus notable" de la visite est la présence de Biden en Israël et en Arabie saoudite, où il veut montrer au monde que toute l'attention accordée à l'Ukraine "ne détournera pas son administration de la sécurisation des intérêts régionaux avec ses alliés et les partenaires".

Le journal a souligné que "l'engagement continuel, et non l'indifférence", aiderait à calmer cette région instable.

Les responsables américains estiment que l'amélioration des relations, après la visite de Biden, rendra plus difficile pour la Russie et la Chine de prendre pied dans la région, rapporte le journal.

Politico a d’ailleurs souligné que le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan et le responsable du Moyen-Orient au sein du Conseil de sécurité nationale, Brett McGurk, avaient fait pression pour convaincre Biden que la visite était “nécessaire“, soulignant que le président “avait accepté de mener la visite en sachant très bien qu'il a beaucoup à perdre et peu à gagner sur le court terme“.

Le président américain doit arriver ce soir, au Moyen-Orient pour une visite qui devrait s’étendre du 13 au 16 juillet. Israël sera sa première destination, puis il se rendra en Cisjordanie, avant de s'envoler directement de Tel-Aviv vers l'Arabie saoudite.

Le président américain participera également dans la ville saoudienne de Djeddah, au dernier jour de sa visite, à un sommet qui réunit les dirigeants du Conseil de coopération du Golfe, en plus de l'Égypte, de l'Irak et de la Jordanie.

Source : AA

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