Après avoir reçu des systèmes des missiles d’artillerie HIMARS et d’autres armes à longue portée, l’Ukraine a changé sa tactique de guerre contre l’agresseur russe. « Les armes occidentales changent déjà le cours de la guerre et nous ne l’avons même pas encore commencée », a déclaré Oleksiy Danilov, secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense de l’Ukraine.

En Ukraine les systèmes américains des lance-roquettes multiples ont déjà détruit des dizaines de dépôts importants de l’ennemi. Au cours des deux dernières semaines, depuis fin juin, l’armée ukrainienne a infligé plus de 10 frappes de précision sur des dépôts des munitions et d’autres objets des troupes russes situés à leurs arrières sur les territoires ukrainiens occupés. Ces données sont annoncées par le Service Russe BBC. Selon les sources ouvertes les journalistes ont recensé au moins 14 cas de telles frappes.

Entrepôts détruits des troupes russes

L’armée ukrainienne frappe les dépôts de munitions des troupes russes sur les territoires ukrainiens occupés par la Russie, à 5-75 km de la ligne de front :

8 juillet, Novaya Kakhovka, région de Kherson, explosion de dépôts de munitions russes ;

8 juillet, Chakhtersk, région de Donetsk, explosion des dépôts de munitions russes ;

7 juillet, Donetsk, explosion d’un dépôt pétrolier russe ;

6 juillet, Kherson, explosion des dépôts de munitions russes ;

6 juillet, Makiivka, région de Donetsk, explosion de la base des forces armées russes ;

6 juillet, Veliky Bourlouk, région de Kharkiv, explosion de la base des forces armées russes ;

5 juillet, Stakhanov, région de Donetsk, explosion des dépôts de munitions russes ;

5 juillet, Donetsk, l’explosion de la base des forces armées russes ;

4 juillet, Snizhné, région de Donetsk, explosion de la base des forces armées russes ;

3 juillet, Melitopol, frappes sur des bases militaires russes ;

2 juillet, Popasnaya, région de Louhansk, attaque contre le dépôt de munitions russe;

28 juin, Perevalsk, région de Louhansk, attaque du dépôt de munitions russe;

28 juin, Novaya Kakhovka, région de Kherson, attaques contre des bases militaires russes.

Les entrepôts et d’autres objets touchés par les missiles étaient situés à une distance de 5 à 75 kilomètres de la ligne de front – dans les régions de Kherson, Zaporozhye, Kharkiv, Donetsk et Lougansk. En outre, des photos, des vidéos et d’autres témoignages de l’armée ukrainienne circulant sur les réseaux sociaux indiquent que ces derniers jours l’armée ukrainienne a utilisé ces armes pour un certain nombre d’attaques de précision réussies contre des cibles logistiques russes sur les territoires occupés à Melitopol, Svatov, Izyum, Perevalsk, Stakhanov, Novaya Kakhovka. En particulier, le 4 juillet de puissantes frappes ont été infligées aux dépôts militaires de Donetsk et de Snizhné.

Selon Rob Lee, chercheur principal de l’Institut de recherche de la politique étrangère (FPRI) à Philadelphie (USA), HIMARS a joué un rôle important dans l’expulsion des forces russes de l’importance stratégique de l’île Zmiinyi, capturée par la Fédération de Russie au début de la guerre (dans la mer Noire).

Auparavant les troupes ukrainiennes frappaient également les entrepôts et les postes de commandement de l’armée russe, mais elles le faisaient généralement sur la ligne de front. Fin juin des objets situés loin de la ligne de front ont commencé à être attaqués, notamment à Snezhné, Shakhtyorsk, Perevalsk, Stakhanov – c’est une zone arrière profonde que les Russes contrôlaient depuis 2014.

La destruction de tels entrepôts est extrêmement douloureuse pour les troupes russes et pose un énorme problème de l’accumulation des réserves matérielles. Les Russes manquent d’un arsenal de missiles modernes et ils ne disposent pas de systèmes mobiles identiques à HIMARS en termes de caractéristiques techniques. De plus en plus les bombardiers de l’armée de l’air russe lancent des missiles imprécis de l’époque soviétique.

Ainsi l’Ukraine réduit la possibilité de l’impact du feu de la Russie, car « pas d’obus – pas de frappes d’artillerie lourde ». Cela réduit considérablement le potentiel offensif de l’armée russe.

La livraison d’un nouveau lot des systèmes d’artillerie HIMARS hautement mobiles, ainsi que de nouveaux projectiles pour ces systèmes, est attendue en Ukraine. On rapporte qu’ils peuvent tirer à 300 km. De manière générale, les semaines et les mois à venir pourraient être un tournant dans le changement de la dynamique sur le champ de bataille en faveur de l’Ukraine, surtout si les forces armées ukrainiennes augmentent l’intensité des frappes contre la logistique militaire russe et les dépôts de munitions.

A.L pour Maghreb Aujourd'hui