Les pays développés s’attendent à une augmentation sans précédent de l’espionnage industriel et du vol de propriété intellectuelle, menés par des représentants russes à tous les niveaux – des entreprises aux gouvernements.
Par exemple, le 30 juin 2022, au siège du Service russe de renseignement extérieur le président russe V. Poutine en parlant du centenaire de la formation du renseignement soviétique, a nommé parmi les tâches principales du renseignement extérieur russe – « l’aide au développement du potentiel industriel de la Russie ce qui est particulièrement important sous les sanctions occidentales ». Il a également noté l’importance « d’agir de manière proactive » pour recevoir des informations sur les plans « militaires et géostratégiques » qui pourraient constituer une menace pour la Russie.
Depuis le début de l’invasion militaire à grande échelle de l’armée russe en Ukraine et l’imposition des sanctions économiques en Russie, les dirigeants du Kremlin croyaient fermement à la possibilité d’une substitution des importations des produits industriels occidentaux. Mais en réalité, tout s’est avéré faux. Le président du Comité du Conseil de la Fédération Russe sur la législation constitutionnelle a déclaré que le programme de substitution des importations en Russie était un échec complet.
La Russie a soudainement compris qu’elle ne peut pas se passer des marchandises, des services et des technologies occidentaux. Des décennies de destruction des industries soviétiques (russes) et de leur remplacement par des importations occidentales ont rendu la Russie dépendante des pays « hostiles » d’aujourd’hui.
L’idéologie du développement sur le principe de « vendre des hydrocarbures et acheter tout ce dont nous avons besoin » a conduit au fait que la Russie s’est soudainement retrouvée sans pièces de rechange pour les avions, sans production automobile, sans machines-outils et peut se retrouver sans tout le plus nécessaire : médicaments et matériel médical. Même la fierté de l’industrie aéronautique russe « Superjet » ne volera pas sans composants occidentaux.
Il est bien connu comment sont apparus les rapports sur la substitution des importations de certains composants importants: des étiquettes russes ont été collées sur des échantillons chinois et cela a été présenté comme un développement de haute technologie russe qui a permis de remplacer l’homologue occidental.
Tout cela menace la Russie d’une catastrophe qui pourrait éclater avec l’épuisement des stocks des marchandises et des pièces détachées dans les secteurs critiques de l’économie. Les échecs sont particulièrement évidents dans le contexte de la création de la « haute technologie russe » en comparaison avec l’économie de la Chine d’aujourd’hui.
En Russie il n’y a pas de base technologique, car le Kremlin pensait que les approvisionnements occidentaux seraient éternels (tout serait vendu pour de l’argent).
À cet égard, au lieu de la souveraineté technologique, en fait, la Russie supplie aujourd’hui la Chine dans le domaine des hautes technologies: des machines et des robots performants à commande numérique, des équipements aérospatiaux et aéronautiques, des équipements de génie maritime et de construction navale, des chemins de fer modernes énergétiques, des véhicules économes en énergie, des équipements électriques, des machines agricoles, de nouveaux matériaux biopharmaceutiques ainsi que des dispositifs médicaux de haute performance.
De plus, l’appel de Poutine au personnel du Service russe de renseignement extérieur manifeste que dans les pays de l’Occident il y aura également un espionnage industriel considérablement intensifié ainsi qu’un vol massif de propriété intellectuelle.
F.S pour Maghreb Aujourd'hui