La Russie mène la « guerre des infrastructures » contre l'Ukraine

La Russie dans le cadre de la guerre à grande échelle déclenchée contre l’Ukraine utilise la tactique du siège des villes, au cours de laquelle leurs infrastructures civiles sont détruites. Poutine veut délibérément causer un maximum de dégâts à l’Ukraine en détruisant ses infrastructures résidentielles et celles de transport, en expulsant ou déportant vers la Russie les habitants des territoires occupés. Ces actions sont analogiques à celles des troupes russes qui en 2016 attaquaient Alep. Parmi les villes ukrainiennes les plus touchés par les occupants russes figurent Marioupol, Volnovakha, Tchernigov, Borodianka, Boutcha, Irpine.

Les destructions infligées aux infrastructures ukrainiennes au cours de la guerre sont estimées à plus de 100 milliards de dollars. Ce chiffre est en constante augmentation en raison des hostilités russes. Les pertes de l’économie ukrainienne s'élèvent à environ 700 milliards de dollars. Elles comprennent l’arrêt des investissements, l’exode de la main-d’œuvre, l’arrêt du fonctionnement de nombreuses entreprises, la perturbation des échanges d’import-export. D’énormes dégâts sont causés par le blocus des ports ukrainiens, par lesquels l’Ukraine importe et exporte des marchandises.

Environ 23 000 kilomètres de routes et 23 000 mètres carrés de logements ont été occupés, endommagés ou détruits, 420 jardins d'enfants, 628 établissements d’enseignement, 216 établissements médicaux, 17 centres commerciaux, 184 usines et entreprises ont été aussi endommagés. La Russie a détruit 94 sites religieux, 287 ponts, ce qui complique considérablement la liaison de transport à travers l’Ukraine, 16 aérodromes militaires, 12 aéroports civils et 2 ports.

La Russie pratique l’exportation des céréales ukrainiennes des territoires occupés, en particulier dans la région de Kherson. Il est prévu d’exporter du chernoziom ukrainien du territoire de la région de Zaporozhye. En outre les capacités industrielles et de production des entreprises situées dans la zone d’occupation russe sont transportées en Russie. La Russie garde sous son contrôle la centrale nucléaire de la région de Zaporozhye - une source d’électricité pour les régions du sud et de l’est de l’Ukraine.

À cause des hostilités les travaux champêtres en Ukraine sont très compliqués. Si la guerre continue l’Ukraine pourra perdre environ 40 % de la récolte. Cela menace une grave crise alimentaire dans le monde entier, en particulier dans la région du Moyen-Orient. De plus, la Russie a détruit 6 greniers.

Il y a le problème de l’eau créé par l’invasion russe : la Russie puise l’eau du fleuve Dnipro et le laisse traverser le kanal de Crimée du Nord jusqu’au territoire occupé en 2014. Alors il y a les conditions préalables à une catastrophe écologique et à une perturbation de l’écoulement naturel des masses d’eau.

À la suite des bombardements systématiques l’approvisionnement en eau de plusieurs villes a été perturbé ou complètement arrêté. Pendant deux mois, il n’y a pas d’eau dans certaines villes dans les régions de Donetsk et de Nikolaev. De plus sur les territoires libérés par l’armée ukrainienne l’eau est souvent inutilisable à causse des communications endommagées et polluées, ce qui nécessite la restauration longue et coûteuse.

Au cours des quatre mois de la guerre, la chute du PIB en Ukraine présente plus de 35 % et l’inflation pourra dépasser 20 % à la fin de l’année, si la guerre continue.

Les crimes de l’armée russe en Ukraine sont pires que les crimes commis par les nazis. La Russie, en bombardant systématiquement les « couloirs verts » pour l’évacuation des civils, bloque la livraison de l’aide humanitaire, dont les habitants des territoires occupés ont un grand besoin. Poutine utilise son armée et les destructions causées par les combats comme le levier de pression sur l’Ukraine et dans ce contexte provoque la crise humanitaire et alimentaire mondiale.

 F.S pour Maghreb Aujourd'hui

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