L’investissement doit concerner les équipements, mais aussi l’entraînement des soldats nigériens, selon le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a affirmé lundi 2 mai à Niamey que la communauté internationale « doit investir à fond » pour aider l’armée du Niger à combattre les groupes djihadistes qui le frappent, ainsi que plusieurs pays voisins.
« Aujourd’hui, je crois qu’en regardant la performance remarquable de l’armée du Niger, la communauté internationale doit investir à fond dans le renforcement des capacités de l’armée du Niger », a déclaré M. Guterres lors d’un point de presse conjoint avec le président nigérien Mohamed Bazoum.
Cet investissement doit concerner selon lui les « équipements », mais aussi « l’entraînement » de l’armée nigérienne. « Vous pouvez compter sur moi pour faire ce plaidoyer à vos côtés », a-t-il affirmé. « Le Niger ne peut relever seul tous ces défis multiples. L’Union africaine, la Cedeao [Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest], le G5 Sahel sont des acteurs essentiels pour la paix, la stabilité, le développement de la région », a ajouté M. Guterres.
Il a cependant reconnu que le G5 Sahel, qui regroupe la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, « a été affaibli par les coups d’Etat qui se sont déroulés [chez] quelques-uns de vos voisins », en référence au Mali et au Burkina Faso où des militaires ont pris le pouvoir en 2020 et début 2022.
« Une priorité absolue pour l’ONU »
« Alors que les attaques terroristes continuent d’augmenter dans le Sahel pour s’étendre vers les Etats du golfe de Guinée, la communauté internationale doit réaliser que ce n’est plus seulement une question régionale ou africaine, mais bien une menace globale », a noté le secrétaire général de l’ONU.
Il a affirmé qu’il continuerait « de plaider » comme il l’a fait « depuis le début (…) pour la mobilisation de ressources supplémentaires pour relever ce défi ». « La paix, la stabilité du Niger, de l’ensemble du Sahel représentent une priorité absolue pour les Nations unies », a-t-il précisé.
Le président Bazoum a pour sa part indiqué avoir discuté avec Antonio Guterres de la nouvelle « perception de la coopération entre le Niger, les Nations unies et ses autres partenaires » dans la lutte contre « le terrorisme ».
Selon lui, la situation « a évolué et elle se présente aujourd’hui sous un jour totalement nouveau ». « Nous avons besoin d’actualiser par conséquent la façon dont nous percevons le problème [terroriste] et la façon dont nous devons définir les moyens pour y faire face », a-t-il ajouté.
Nouvelles forces étrangères
Dans sa lutte contre les mouvements djihadistes liés à Al-Qaida et au groupe Etat islamique, le Niger bénéficie du soutien de plusieurs pays occidentaux, dont la France et les Etats-Unis qui ont des bases militaires à Niamey et dans la région d’Agadez (nord). Le 22 avril, les députés nigériens ont largement voté en faveur d’un texte autorisant le déploiement de nouvelles forces étrangères dans leur pays, notamment françaises.
Le secrétaire général de l’ONU, qui a entamé dimanche à Dakar une tournée dans trois pays d’Afrique de l’Ouest, se rendra mardi à Ouallam, à une centaine de kilomètres au nord de Niamey, pour y rencontrer notamment des déplacés nigériens, ainsi que réfugiés maliens et burkinabés fuyant la violence djihadiste. Il se rendra ensuite au Nigeria, dernière étape de sa tournée ouest-africaine.