La Russie doit être tenue responsable de sa violence contre les femmes ukrainiennes

Lyudmyla Denissova, commissaire aux droits de l’homme du parlement de l’Ukraine, a lancé un appel à la Commission d’enquête des Nations Unies sur les violations des droits de l’homme lors de l’invasion militaire russe en Ukraine et à la mission d’experts mise en place par les États participants de l’OSCE pour prendre en compte les crimes de guerre russes sur les territoires ukrainiens.

« La violence sexuelle dans les conflits armés est un crime de guerre et une violation des principes fondamentaux du droit international humanitaire – l’article 27 de la Convention de Genève », – a déclaré dans son allocution L. Denissova.

En particulier, Lyudmyla Denissova a publié les faits de viol brutal des enfants et des adultes par les occupants russes. Des militaires russes ont agressé sexuellement des femmes et des hommes ukrainiens, des enfants et des personnes âgées.

Elle a noté que parmi les victimes de crimes de guerre déjà retrouvées figurent des femmes violées, les corps desquelles les occupants ont tenté de brûler ; les fonctionnaires des autorités locales ; des enfants ; des personnes âgées ; des hommes tués. Plusieurs d’eux avaient les mains liées, des traces de torture et une balle dans la nuque.

Dans son allocution, Lyudmyla Denissova a déclaré qu'à Boutcha surtout, 25 plaintes avaient été reçues des jeunes filles de 14 à 24 ans et des femmes âgées violées par les militaires russes.

Parmi les exemples les plus criants figurent les faits du viol: d’un garçon de 11 ans (Boutcha) en présence de sa mère, qui était attachée à une chaise; d’une habitante de Boutcha âgée de 14 ans par cinq militaires russes; d’une femme de 20 ans (Irpigne) par trois occupants russes.

Les faits du viol d’une jeune fille de 16 ans et d’une femme de 78 ans dans la région de Kherson et les crimes sexuels contre une femme âgée et des enfants à Borodyanka dans la région de Kiev sont également bien connus. Les occupants commettent des violences sexuelles non seulement contre les femmes mais aussi contre les hommes, a déclaré L. Denissova.

Dans son allocution, Lyudmila Denissova a également nommé 15 femmes faisant partie des 86 militaires libérés de la captivité russe. Selon la commissaire, les femmes ont été emmenées en Biélorussie, puis dans un centre de détention provisoire à Briansk, en Russie, où elles ont été torturées et menacées. « Les prisonnières ont été déshabillées en présence des hommes, forcées de s’accroupir, de se couper les cheveux et constamment interrogées, essayant de les briser moralement », - a déclaré L. Denissova.

La commissaire a souligné que les faits qu’elle avait mentionnés témoignaient une fois de plus de la violation délibérée de la Convention de Genève relative au traitement des prisonniers de guerre par les militaires russes.

À son tour, Larysa Denissenko, cofondatrice de l’Association des femmes juristes de l’Ukraine JurFem et écrivaine, a attiré l’attention sur le fait que le viol et la violence sexuelle sont des crimes de guerre contre l’humanité qui n’ont pas de délai de prescription. Il est donc extrêmement important d’impliquer les procureurs militaires pour enquêter les crimes des criminels russes sur les territoires ukrainiens déjà libérés.

Enquêtant les faits des viols pendant la guerre les tribunaux internationaux n’exigent pas de preuves médicales pour confirmer les histoires des femmes. Autrement dit, l’avis d’un médecin sur le fait du viol n’est pas requis. Il est important que les victimes ne soient pas laissées seules avec leur douleur, qu’elles se sentent en sécurité et qu’elles aient un endroit où se trouver et quelqu’un à qui parler leur douleur.

« Si l’on ne peut pas en parler publiquement », a expliqué L. Denissenko, « une fois qu’on est prêt, l’État et les militants des droits de l’homme doivent écouter les victimes, enregistrer et envoyer les informations aux tribunaux pénaux internationaux ».

Les militants internationaux des droits de l’homme ont également parlé des viols par des soldats russes en Ukraine, et ces crimes ont été condamnés par des responsables occidentaux lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU. La Russie nie toute implication dans des crimes contre des civils, malgré de nombreuses photos des civils tués dans des villes libérées de l’armée russe.

Human Rights Watch a présenté ses preuves de crimes commis par l’armée russe contre des civils dans les régions de Tchernihiv, Kharkiv et Kiev en Ukraine.

Il s’agit notamment des viols, des exécutions et d’autres actes de violence et du terrorisme contre des civils entre le 27 février et le 14 mars 2022.

Dans le cadre de ce qui précède, l’ONU commence à exprimer sa « forte inquiétude » face au nombre de cas des violences sexuelles subies par les citoyens ukrainiens pendant la guerre. De plus, ces faits se produisent aussi bien en Ukraine qu’à l’étranger.

Dans ce contexte, Julia Vallese, directrice régionale du Fonds des Nations Unies pour la population de l’Europe de l’Est, a noté que bien que l’ONU n’ait pas été en mesure de procéder à un examen indépendant des rapports des viols et des violences sexuelles en Ukraine, cela ne signifie pas qu’ils n’existaient pas.

« Nous savons très bien que les conflits dans le monde s’accompagnent des violences sexuelles. Et nous devons être très, très clairs sur le fait que chaque cas de viol est trop, même si cela peut être difficile à déterminer le quantité », a déclaré J.Vallese.

« Nous sommes confrontés à un phénomène très difficile – la violence au front. De nombreuses femmes sont retenues captives par des terroristes. Cela comprend des jeunes filles qui sont violées quotidiennement par des dizaines de séparatistes et de militants. Ce sont des jeunes filles aux destins brisés. Mais nous ne pouvons pas enregistrer ces crimes, car certaines d’elles sont tuées ».

La communauté internationale réagit également aux crimes des occupants russes en Ukraine. Ainsi, l’une des actions a eu lieu le 11 avril de cette année sur la Stephansplatz au centre de Vienne. Elle a réuni environ 60 femmes de nationalités différentes, vêtues de robes blanches avec des traces de « sang ». Ils gisaient ensemble au milieu de la place, symbolisant les victimes des violences sexuelles perpétrées par les Russes en Ukraine.

Le 13 avril, une autre manifestation a eu lieu dans la capitale estonienne, s’adressant aux partisans du régime de Poutine non seulement en Russie et en Estonie, mais dans le monde entier. Plus de 20 femmes se sont rassemblées devant l’ambassade de la Russie pour attirer l’attention sur la violence des soldats russes contre les femmes et les enfants ukrainiens. Les organisateurs de cette manifestation voulaient signaler que les soldats russes violent et tuent des femmes et des enfants innocents en Ukraine, et que les gens soutenant cette guerre soutiennent des crimes de guerre, des atrocités audacieuses et participent eux-mêmes à ces actes.

M.S pour Maghreb Aujourd'hui

 

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