L’organisation Internationale Crisis Group (ICG) vient de publier un rapport sur la Tunisie, intitulé « La Tunisie de Saïed : privilégier le dialogue et redresser l’économie ».
Dans ce rapport, Crisis Group appelle notamment à élargir les prérogatives de la Cheffe du gouvernement Najla Bouden, à organiser un dialogue national et une conférence du G7 sur la Tunisie.
Elargir les prérogatives de Najla Bouden
L’ONG estime, en effet, dans ce rapport, qu’il est nécessaire d’accorder plus de prérogatives à Najla Bouden. Crisis recommande de « laisser le gouvernement Bouden négocier avec le Fonds Monétaire International (FMI) en tant que responsable de la politique économique de l’Etat et non en tant que supplétif du chef de l’Etat ».
Pour ce faire, il est indispensable, selon l’organisation, d’alléger les mesures d’exception du décret du 22 septembre 2021, en permettant à la cheffe du gouvernement de nommer les ministres, sur proposition du président de la République, et de définir et diriger les affaires économiques.
Dialogue national inévitable ?
Dans son rapport, Crisis Group recommande également au retour à un ordre constitutionnel négocié à l’issue d’un dialogue national afin de dépasser la crise. « En réponse, les partenaires étrangers devraient offrir des perspectives économiques stimulantes pour la Tunisie », indique-t-on.
L’ONG estime que le Chef de l’Etat, Kais Saïed est appelé à organiser un dialogue national avec les organisations politiques, syndicales et associatives qui « faciliterait la ratification d’un plan de réformes économiques réalistes que ces dernières s’engageraient à faire respecter », et ce, afin de répondre aux exigences du FMI.
Le chef de l’Etat est également, appelé à adopter une approche « plus inclusive et participative » en consultant physiquement les acteurs de terrain afin « d’éviter de perdre le contact avec les réalités locales », estime-t-on.
Conversion des dettes de la Tunisie ?
Enfin, International Crisis Group, appelle, dans son rapport, tous les partenaires internationaux privilégiés de la Tunisie (Union européenne – Etats-Unis), à encourager Kais Saïed à mettre fin à l’état d’exception grâce à de nouvelles incitations économiques, au lieu d’exercer des pressions économiques indirectes.
Ces pressions, souligne la même source, risqueraient « de faire basculer des pans entiers de la population dans la pauvreté et l’extrême pauvreté, et d’alimenter les violences sociales et politiques à court ou moyen terme », souligne Crisis Group.
L’ONG recommande ainsi « d’organiser une conférence internationale sur la Tunisie réunissant les pays du G7 afin de discuter de la conversion des dettes bilatérales en projets de développement et de faciliter la conclusion d’un nouvel accord quadriennal avec le FMI prévoyant un important volet social ».
Source : Webdo