Entrée en vigueur, samedi soir, la trêve conclue au Yémen, qui se poursuivra pendant deux mois, a reçu un accueil favorable, arabe et international, sur fond d’espoirs de mettre fin au conflit, enclenché sept ans plus tôt, selon des communiqués officiels de 15 pays, dont la Turquie, et de cinq organisations.
L’émissaire onusien pour le Yémen, Hans Grundberg, avait annoncé, vendredi dernier, que les protagonistes du conflit avaient accepté la conclusion d’une trêve de deux mois pouvant être prolongée pendant deux mois, avec un accueil favorable de la part de la Coalition arabe conduite par l’Arabie Saoudite, les forces gouvernementales et les Houthis loyaux a l’Iran.
Parrainées par trois anciens émissaires onusiens, plusieurs trêves avaient été conclues au Yémen depuis 2015 mais ont toutes été émaillées de violations, au milieu d’accusations mutuelles entre les parties du conflit d’avoir été à l’origine de ces violations et entraves.
Toutefois, la trêve du samedi est la « plus importante », selon nombre d’observateurs dès lors qu’elle a permis de garantir une réouverture partielle de l’aéroport de Sanaa (sous le contrôle des Houthis) et qui était fermé aux vols commerciaux depuis 2016.
De plus, 18 pétroliers pourraient désormais accoster au port d’al-Hudaidah en l’espace de deux mois, soit le taux le plus élevé d’alimentation des zones houthies en carburant, depuis le début de la guerre.
Accueil international favorable
Le ministère turc des Affaires étrangères a salué la conclusion de l’accord, formulant l’espoir de voir « la trêve en question suivie d’une annonce d’un cessez-le-feu permanent et du début d’un processus politique dans l’ « ensemble des régions du pays ».
Le ministère a ajouté que la « Turquie continuera à soutenir les efforts du Représentant spécial des Nations unies en cette phase, à encourager le dialogue et la réconciliation entre les différentes franges et à offrir l’aide au peuple yéménite ».
De même, Washington a indiqué « saluer l’annonce de la trêve », appelant « toutes les parties yéménites, concomitamment à l’entrée en vigueur de la trêve, à concentrer leurs efforts pour garantir un cessez-le-feu permanent et participer à un processus politique global ».
Le Royaume-Uni a, à son tour, salué la trêve conclue, affirmant que cette mesure « représente la meilleure opportunité pour alléger la souffrance humaine des Yéménites et améliorer la stabilité de la région ».
La France a, de son côté, relevé que cette trêve « constitue un grand pas en avant à même d’alléger la souffrance des Yéménites et de susciter l’espoir », réitérant son « soutien aux efforts déployés par l’ONU pour parvenir à un cessez-le-feu permanent et identifier une solution politique inclusive ».
Pour sa part, l’Iran a salué la trêve, formulant l’espoir de voir cette mesure être un prélude pour décréter un cessez-le-feu permanent, dans un contexte global de parvenir à une solution politique à la crise yéménite », selon un communiqué relayé par l’agence de presse IRNA qui citait le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Said Khatibzadeh.
Accueil arabe favorable
Sur la scène arabe, le ministère saoudien des Affaires étrangères a salué l’annonce onusienne, affirmant son « soutien à l’annonce faite par le gouvernement yéménite et l’Alliance du soutien à la Légalité au Yémen qui ont approuvé la trêve ».
A Mascate, le Sultanat d’Oman, un des médiateurs pour résoudre la crise yéménite, a salué l’annonce de la trêve, affirmant la « poursuite de ses efforts, de concert avec les Nations unies et les parties concernées, dans le but de mettre fin à la guerre et de parvenir à une résolution politique globale ».
Le ministère égyptien des Affaires étrangères a, de son côté, salué la conclusion de la trêve, aspirant à ce que « cette trêve contribue à impulser les efforts pour parvenir à une résolution globale de la crise yéménite ».
A Abu Dhabi, le ministère émirati des Affaires étrangères a salué l’annonce onusienne concernant la trêve au Yémen, affirmant son « soutien à l’ensemble des efforts onusiens déployés pour consolider les perspectives de paix et de stabilité au Yémen et dans la région ».
A son tour, le ministère jordanien des Affaires étrangères a salué l’annonce onusienne, la qualifiant de « développement positif », tout en appelant à « considérer cette annonce comme une base pour enregistrer des progrès dans le processus politique ».
De même, le ministère bahreïni des Affaires étrangères a salué la conclusion de la trêve, qu'il considère comme étant un « pas important pour mettre un terme au conflit et parvenir à une solution politique ».
A son tour l'ambassadeur de Djibouti auprès de l'Arabie saoudite, Dya-Eddine Saïd Bamakhrama, a, dans un communiqué, indiqué que son pays accueille favorablement l'annonce onusienne, affirmant que Djibouti exhorte, de tout temps, les protagonistes yéménites, à recourir au dialogue et à l’entente ».
De son côté, le ministère koweïtien des Affaires étrangères a accueilli favorablement l'annonce onusienne concernant la trêve, mettant l'accent sur l'importance de cette mesure « pour aménager les conditions aux protagonistes yéménites afin d'entamer des concertations politiques et parvenir à une solution politique inclusive ».
De même, le ministère algérien des Affaires étrangères a salué l'annonce de la trêve formulant l'espoir de voir cette « mesure constituer une étape importante pour parvenir à un accord permanent qui garantirait une résolution inclusive de la crise au Yémen ».
A Doha, le ministère qatari des Affaires étrangères a salué la conclusion de la trêve, formulant son aspiration à ce que « cette mesure balise la voie pour parvenir à un accord de cessez-le-feu permanent au Yémen et pour adhérer à un processus politique inclusif ».
Accueil favorable par des organisations arabes et internationales
L'émissaire onusien, Hans Grundberg, a affirmé, samedi, l'importance de considérer cet accord comme plateforme pour « rétablir la confiance entre les belligérants et pour relancer un processus politique visant à mettre un terme au conflit ».
De même, le Haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a appelé les protagonistes du conflit yéménite à respecter la trêve et à rester en contact avec les Nations unies pour parvenir à un cessez-le-feu permanent et relancer le processus politique.
La Ligue des Etats arabes, l'Organisation de la Coopération islamique (OCI) et le Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont, dans des communiqués séparés, salué l'annonce onusienne.
La Ligue arabe a exhorté l'ensemble des protagonistes yéménites à « respecter la trêve humanitaire », tandis que l'OCI a formulé l'espoir de voir cette « trêve alléger la souffrance humaine ». Le CCG a, pour sa part, indiqué que cette annonce (de trêve) vient confirmer l'importance qu’accorde la Communauté internationale à la crise yéménite.
Un conflit armé, qui a éclaté, il y a de cela sept ans, au Yémen oppose les forces gouvernementales soutenues par une Coalition militaire arabe conduite par le voisin saoudien, au groupe houthi appuyé par l'Iran. Les Houthis contrôlent plusieurs provinces, dont la capitale Sanaa depuis le mois de septembre 2014.
Source : AA