Zelensky affirme que l'Ukraine pourrait consentir à un statut dénucléarisé pour mettre fin à la guerre

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré, dimanche, qu'il serait possible pour son pays de décider formellement de devenir un pays dénucléarisé dans le cadre d'un accord visant à mettre fin à la guerre avec la Russie.

Dans une interview accordée à des médias russes, Zelensky a déclaré que les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine devaient se poursuivre et a qualifié le statut non-nucléaire du pays de question "la plus importante" à l'ordre du jour.

"Nous sommes prêts à y souscrire. C'est le point le plus important (dans les pourparlers)", a-t-il déclaré.

L'Ukraine ne possède plus d'armes nucléaires depuis 1996, après avoir accepté de renoncer à son arsenal nucléaire soviétique à condition que ses frontières soient respectées, conformément au mémorandum de Budapest, signé par les États-Unis, le Royaume-Uni et la Russie.

Moscou pourrait toutefois chercher à obtenir l'assurance que des armes nucléaires ne seront pas déployées en Ukraine à l'avenir, notamment par l'OTAN.

Zelensky s'est dit prêt à signer "un accord sérieux" qui contiendrait des garanties de sécurité pour l'Ukraine et serait approuvé et signé par tous les garants.

"Un tel traité doit être entériné par les pays garants et approuvé par un référendum en Ukraine, car les garanties de sécurité suggèrent des changements constitutionnels, et le moyen le plus rapide d'introduire de tels amendements est d'organiser un référendum national", a-t-il déclaré.

Le président ukrainien a toutefois souligné qu'il était impossible d'organiser un référendum en temps de guerre.

"Nous souhaitons transformer ce document (un projet de traité de paix) en un accord sérieux, qui sera signé lorsqu'il y aura des garanties de sécurité, c'est-à-dire lorsqu'il sera signé par tous les garants de cette sécurité et entériné par les parlements de ces pays garants", a-t-il déclaré.

Outre la Russie, l'Ukraine souhaiterait également régler les "questions historiques" avec la Hongrie, la Pologne et la Roumanie, a déclaré Zelensky, faisant probablement référence au fait que certaines parties de l'Ukraine appartenaient auparavant à ces pays.

Volodymyr Zelensky a expliqué que le principal objectif de l'Ukraine pour l'instant consiste à raccourcir la durée de la guerre, à faire pression sur les troupes russes pour qu'elles se replient vers les " territoires de compromis " - ceux qui étaient sous le contrôle des séparatistes pro-russes avant la guerre, comme le Donbass - car une tentative de forcer la Russie à libérer complètement l'Ukraine pourrait conduire à une troisième guerre mondiale, a-t-il averti.

S'agissant de l'éventualité d'un référendum dans l'enclave séparatiste de Louhansk dans le Donbass qui rejoindrait la Russie, Zelensky a déclaré qu'il ne prenait pas au sérieux les déclarations des chefs rebelles de la région.

Zelensky affirme que 90% des bâtiments de Marioupol ont été détruits.

La ville portuaire de Marioupol est actuellement encerclée par les forces armées russes de l'extérieur, tandis que les troupes ukrainiennes restent à l'intérieur de la ville.

Il a ajouté que, conformément aux accords conclus jusqu'à présent, plusieurs séries d'évacuation ont eu lieu et les transports de civils ont quitté la ville en direction d'autres régions d'Ukraine.

Selon Zelensky, 90% des bâtiments de Marioupol ont été détruits, tandis que dans d'autres villes, dont Volnovakha, "il ne reste plus rien".

Le président ukrainien a déclaré qu'il ne s'inquiète pas des tentatives d'assassinat, car il est protégé par ses garde-corps.

"Notre service de sécurité s'occupe de ces questions et élimine les agents indésirables qui viennent ici pour se livrer à une chasse. Il n'y a rien de plus à dire", a-t-il déclaré.

Il a en outre expliqué sa décision d'interdire 11 partis politiques dans le pays par la nécessité de maintenir l'ordre en temps de guerre.

Le dirigeant ukrainien a également affirmé que certains oligarques russes lui ont proposé leurs services, notamment un soutien financier à l'armée ukrainienne.

"Certaines personnes - je ne veux pas révéler leurs noms - mais elles nous disent 'nous voulons aider votre armée, bien que nous sommes citoyens de la Fédération de Russie'", a-t-il déclaré.

Zelensky a déclaré qu'il était prêt à envisager de telles propositions et à accorder à ces personnes la citoyenneté ukrainienne.

S'agissant du peuple russe en général, il a déclaré : "L'attitude a fortement dégénéré, depuis le 24 (février), même au niveau du peuple, et la haine de tout ce qui est russe va certainement continuer à croître."

Exclusion de la participation russe à des événements internationaux

Zelensky a également approuvé le bannissement des athlètes russes participant aux compétitions internationales, affirmant que ceux qui ont quitté la Russie sans pour autant dénoncer de la guerre avec l'Ukraine ne sont pas innocents.

"Les personnalités culturelles, les réalisateurs, les journalistes, les athlètes, dire qu'ils sont tous innocents est injuste s'ils n'ont pas élevé leur voix ne serait-ce qu'une fois, au moins avec un post sur les réseaux sociaux, ou une apparition sur une place (participation à une manifestation)", a-t-il déclaré.

La guerre entre la Russie et l'Ukraine, déclenchée le 24 février, a suscité l'indignation de la communauté internationale. L'Union européenne, les États-Unis et le Royaume-Uni, entre autres, ont dans la foulée imposé de lourdes sanctions financières à Moscou.

Selon les estimations des Nations unies, au moins 1 119 civils ont été tués en Ukraine et 1 790 autres ont été blessés, mais on craint que le bilan réel soit beaucoup plus lourd.

Plus de 3,82 millions d'Ukrainiens ont également fui vers les pays voisins, et des millions d'autres ont été déplacés à l'intérieur du pays, selon l'agence des Nations unies pour les réfugiés.

Source : AA

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