Participation des tchétchènes, les «Kadyrovtsy», à l’invasion russe de l’Ukraine

Dès les premiers jours de la guerre, il y avait eu des rapports de présence  de militaires tchétchènes, des soi-disant «Kadyrovtsy», participant à la guerre sur le territoire ukrainien.

Selon des données préliminaires, environ 200 000 militaires russes sont impliqués dans la guerre contre l’Ukraine, et с’est, probablement, aux soldats «puissants» de Ramzan Kadyrov que le rôle le plus «terrible» dans celle-ci est attribué.

Pourquoi le régime de Poutine accorde-t-il un rôle aussi important aux combattants des rives de la rivière Terek? Après s'être un peu plongé dans l'histoire, à savoir au milieu des années 90, on s'aperçoit que lors de la première guerre de Tchétchénie, l'actuel pseudo-général a participé aux hostilités contre les troupes fédérales.

S’étant rapidement orienté lors de la deuxième campagne tchétchène, il a, avec son père Akhmat Kadyrov, «changé de chaussures» et s’est rangé du côté de la Russie. Après le meurtre de son père – en mai 2004, avec l’aide de journalistes, la personnalité et l’importance de Ramzan ont augmenté de façon exponentielle et Poutine a compté sur lui.

En fait, il n'est autre que l'esclave et un homme de main de Poutine, comme il l’a lui-même déclaré à l’édition américaine de Newsweek: « Je veux que Poutine soit président à vie. Je l’aime comme un homme peut aimer un homme. Ceux qui le critiquent ne sont pas des gens, ce sont mes ennemis personnels. Tant que Poutine me soutient, je peux tout faire».

Aujourd’hui, en tant que principal idéologue de toute la Tchétchénie, blogueur Tik-Tok et Instagram, il promeut activement sa personnalité lors de cette «opération spéciale», se cachant derrière des slogans sur le nettoyage de l’Ukraine de «Bandera».

De toute évidence, Poutine garde Kadyrov pour effectuer certaines tâches et utilise son image comme l’une des méthodes d’intimidation. L’idée de prendre l’Ukraine a longtemps été ourdie par Poutine, et c’est Kadyrov qui a joué un rôle important dans la mise en œuvre de ce plan. Le Kremlin en a fait une idole, avec son armée personnelle, avec un objectif précis – l’intimidation, comment expliquer autrement la 100 000 armée en Tchétchénie, qui est plus petite que la région de Donetsk, ou les résultats des élections, où il reçoit plus de voix que la participation aux urnes.

Dans les médias du Kremlin, l’opinion est souvent imposée que les «Kadyrovtsy» sont des Tchétchènes qui savent se battre. En effet, on sait que de nombreux membres du cercle de Kadyrov, comme lui, sont d’anciens militants qui ont fait défection du côté russe et ont l’expérience de la participation à des opérations militaires. Cependant, une particularité est que les Tchétchènes qui se tiennent sur les places sont majoritairement du personnel du FSB ou du ministère de la Défense RF. En effet, ils parlent la langue tchétchène, mais ils n’entendent pas protéger leur patrie, leur langue et leur religion. Ils ne savent pas ce que signifie se battre gratuitement, mais pour la famille et la patrie. Les troupes de la Garde nationale RF (Rosgvardiya), qui se rangent de temps en temps pompeusement à Grozny, ne sont qu’un spectacle, une image dirigée par le Kremlin.

Sous couvert et avec le soutien des structures de pouvoir, pendant de nombreuses années, les «Kadyrovtsy» ont commis des atrocités et des crimes et, malheureusement, ils n’ont pas non plus contourné l’Ukraine. Il s’agit d’un banditisme, encouragé par les autorités pour créer une image de puissance et de force. Un autre exemple en est la déclaration d’aujourd’hui de Kadyrov sur sa chaîne Telegram à Zelenskyy pour lui accorder l’asile en République Tchétchène en cas de reddition et de désarmement. Tôt ou tard, cette bulle de savon éclatera et le mythe de la force de Kadyrov sera démystifié.

Autre chose, les combattants volontaires tchétchènes, les Ichkériens des bataillons Dzhokhar Dudayev et Sheikh Mansur, qui se battent contre les séparatistes pro-russes et les mercenaires russes dans le Donbass depuis 2014. Ces Tchétchènes ne sont pas venus pour de l’argent ni pour un salaire, mais pour une idée. Ce sont des romantiques qui se battent pour la justice.

 Les Tchétchènes sont gentils et francs lorsqu’ils défendent l’indépendance et leurs proches ou l’idée de justice à laquelle ils croient. La Rosgvardiya de la place Grozny ne croit à aucune de ces idées. En fait, cachés derrière le Coran, les «Kadyrovtsy» ne sont qu’une des marionnettes de Poutine dans la guerre contre l’Ukraine.

A.S pour Maghreb Aujourd'hui

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