Hier, vendredi 1er octobre 2021, le président de l’Assemblée des représentants du peuple gelée, Rached Ghannouchi, semble avoir joué sa dernière carte, celle de l’escalade.
Appelant les élus à reprendre leur activité parlementaire et de contrôle, conformément aux dispositions de la Loi fondamentale, il les a invités à la « résistance pour restituer l’institution parlementaire et les valeurs de la démocratie », réaffirmant que l’activation de l’article 80 de la Loi fondamentale est « inconstitutionnelle ».
Un nouveau rebondissement de taille qui est synonyme de guerre de légitimité entre le Bardo et Carthage. Une décision qui risque de faire envenimer la situation politique et même sécuritaire en Tunisie étant donné que la tension entre les deux camps a atteint son apogée.
Comment interpréter ce communiqué hautement médiatisé même par des médias étrangers ? Il semble que la Tunisie se dirige vers le pire scénario, celui d’une guerre de légitimité, d’autant plus que Ghannouchi insiste sur le fait que le parlement gelé est toujours en état de session permanente.
Cette image rappelle certainement la situation politique en Libye où deux gouvernements et deux pouvoir se disputent la légitimité.
Quoi qu’il en soit, le dernier communiqué unilatéral de Ghannouchi, dans la mesure où il n’y a pas eu de réunion du bureau de l’ARP, aura des répercussions graves sur la scène politique. Tous les regards se tournent actuellement vers le président de la République pour attendre sa réponse face à cette escalade.
Hier, un grand déploiement policier a été observé, à proximité du parlement. Un périmètre de sécurité a été établi et plusieurs voitures de patrouilles étaient visibles dans le secteur.
Des blindés de l’armée et des militaires étaient, également, positionnés à l’intérieur de la clôture du parlement, a constaté une journaliste de l’agence TAP, présente sur les lieux.
Des appels pour la reprise des activités parlementaires, gelées depuis le 25 juillet dernier, ont été lancés ces derniers jours par trois députés (Ayachi Zammel, Iyadh Elloumi et Safi Saïd).
Ces derniers ont invité leurs collègues à reprendre leurs activités, le 1er octobre, pour élaborer une feuille de route et une sortie de la crise, « en activation des dispositions de la Constitution et conformément au règlement intérieur du parlement ».
Source : Webdo