Algérie. Nordine Boukrouh, à propos de la rupture des relations Alger-Rabat : « Le tort incombe entièrement au Maroc »

Polémiste et homme politique en retrait de la scène algérienne, Nordine Boukrouh, ancien président et fondateur du PRA (parti du renouveau  algérien), a accordé ce mercredi un entretien au média russe Sputnik. Le sujet a achoppé entièrement sur la rupture des relations entre Alger et Rabat.

Pour répondre aux questions de ce média, Boukrouh a suivi le même cheminement que celui qui avait été celui de notre chef de la diplomatie, Ramtane Lamamra, lorsqu’il avait annoncé cette rupture définitive et sans appel en date du 24 août passé lors d’une conférence de presse. Boukrou, en effet, s’est aidé d’une foultitude de rappels historiques précis, documentés et imparables. Cela pour prouver, sans l’ombre d’un doute, que dans cette nouvelle escalade, Rabat est bel et bien dans son tort. « L’Algérie n’est pas à l’origine de cette escalade », a en effet souligné à raison Boukrouh. « Je pense avoir situé les responsabilités dans l’escalade.

Elles incombent entièrement au Maroc », a-t-il également ajouté. Preuve en est que le principal point de litige entre ces deux pays, peut-être e seul d’ailleurs, est étroitement lié à la question du Sahara Occidental.  Or, relève-t-il finement, « Ce n’est pas l’Algérie qui empêche le Maroc de dormir sur ses deux oreilles au Sahara occidental, mais l’ONU ». ‎et, comme si cela ne suffisait pas, il y a eu cette inacceptable provocation, ou carrément agression marocaine, à propos de l’organisation terroriste dénommée MAK: « Les autorités algériennes ont été estomaquées de voir le Maroc comparer le Sahara occidental avec la Kabylie et tous les Algériens, dont moi, l’ont été. Pourquoi ne pas l’avoir fait au moment de la guerre des sables en 1963, par exemple, et attendu août 2021 pour découvrir que la Kabylie a été une nation autonome par le passé ?

C’est vrai que le Maroc peut tirer argument de l’existence du MAK que personne en Algérie ou ailleurs ne prend au sérieux, mais le rapprochement avec la question du Sahara occidental n’est rien d’autre qu’une grossière provocation ». ‎c’est dire, d’ailleurs, pour paraphraser Boukrouh, lequel abonde dans le sens des positions officielles de notres diplomatie, qu’aucune médiation n’est possible pour apaiser les tensions entre Alger et Rabat. pour preuve, l’ensemble des réactions, en apparence hypocrites et bien-attentionnées, ont placé dos-à-dos agresseur et agressé, ce qui est tout bonnement inacceptable. ce qui l’est également, c’est que Boukrouh se soit permis d’établir une surréaliste comparaison entre ce conflit et la concurrence historique qui avait opposé pendant longtemps l’Allemagne et la France. ces deux entités, en effet, était expansionnistes et impérialistes. l’Algérie, comme le souligne Boukrouh lui-même, a été le seul pays parmi ses voisin immédiats, à ne pas tenter de mordre une partie des territoires adjacents. pour faire court, et aller droit au but, c’est le légalisme algérien, qui le rend suspect et ennemi aux yeux du Maroc. une chose pour finir. parmi tous les rappels historiques déjà faits, celui-là me semble être un tantinet négligé, quoique d’une extrême importance: « De mon point de vue, il faut revenir à l’instant de la signature de l’Accord d’Alger en août 1979 entre la Mauritanie et la RASD aux termes duquel la Mauritanie a renoncé à sa souveraineté sur la partie du territoire sahraoui que lui avait attribuée l’Accord de Madrid signé en 1975 en même temps que le Maroc et l’Espagne.

 Elle a rétrocédé ce territoire à la RASD et non au Maroc qui a commis, en l’envahissant militairement, une deuxième invasion pour s’emparer d’un territoire sous souveraineté mauritanienne avant sa rétrocession au Polisario. La première invasion (1975) et la seconde (1979) relèvent de deux logiques juridiques n’ayant rien à voir l’une avec l’autre à part le fait d’être toutes les deux illégales, contraires au droit international ». ‎La France, elle, aurait pu permettre la résolution de ce conflit dès sa genèse. or, non seulement elle ne l’a pas fait, a au contraire contribué à l’envenimer en aidant militairement les FAR contre le Polisario, comme l’avait fait aussi l’armée sioniste, à laquelle on doit le mur de sable, surnommé « mur de honte », qui coupe en deux le Sahara Occidental.

En attendant, la solution demeure encore et toujours entre les mains de l’ONU…

Source : la patrie news

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