Le Président ukrainien Volodymyr Zelensky a rencontré le 2 septembre à Washington son homologue américain Joe Biden, devenant le deuxième dirigeant européen à être reçu à la Maison Blanche. La délégation ukrainienne est retournée ainsi avec un nombre important d’accords signés par les deux partis, notamment dans les domaines de la défense et de l’énergie. Mais sans surprise aucune, ce deplacement à été minimiser médiatiquement par le Kremlin, qui a essayé de présenter cette visite comme une demande d’aide.
En outre, la Russie recourait traditionnellement à des menaces envers les partenaires de l’Ukraine en réponse aux discussions de Washington sur les perspectives d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Le Porte-Parole du Kremlin, Dmitriy Peskov a vivement mis en garde contre tout plan de placement par l’Alliance d’infrastructures militaires à proximité de la frontière russe, acte que le Kremlin considèrera comme une menace directe pour sa sécurité.
Les dernières attaques fébriles de Moscou sur plusieurs fronts de la guerre hybride de l’information qu’elle mène depuis longtemps contre Kiev témoignent précisément du succès de la politique menée par le Président ukrainien.
Les tentatives de la Russie de minimiser et de ridiculiser l’issue du voyage à l’étranger du président ukrainien prouvent également que l’une des plus grandes craintes du Kremlin est le soutien unifié à l’Ukraine sur la scène internationale et la préparation des puissances occidentales, pour une action résolue afin dissuader la Russie dans sa politique d’agression.
À cet égard, la Russie a déployé une campagne multidimensionnelle sur les plateformes médiatiques et les réseaux sociaux, avec la participation directe de sa machine diplomatique, ainsi que des « experts » et des journalistes, y compris étrangers, pour tenter d’égaliser le succès de l’Ukraine.
La visite du President ukrainien en tant que telle n’était pas la seule victoire de l’Ukraine ce mois-ci. Le pays a réussi à remettre la question de la Crimée en tête de l’agenda international. La tentative d’annexion de la Crimée par la Russie n’est en aucun cas un « fait accompli », a souligné l’Ukraine en accueillant la «Рlate-forme de Crimée» qui a rallié le soutien de haut niveau de dizaines de gouvernements.
Lors du sommet, les participants ont signé une déclaration commune reconnaissant la Russie en tant que puissance occupante, réaffirmant la politique de non-reconnaissance de la tentative d’annexion de la Crimée et appelant le Kremlin à cesser les violations du droit international et à rendre la péninsule occupée à l’Ukraine.
Avant le sommet historique, les responsables russes avaient mené une politique agressive consistant à faire disuader les gouvernements les plus vulnérables contre la participation à l’événement.
Et ce n’est pas pour rien que la Russie est si anxieuse à l’idée d’une coalition internationale condamnant l’occupation de la Crimée. Au-delà des déclarations générales et des critiques diplomatiques, il existe également des mesures pratiques que la communauté internationale peut entreprendre l’encontre de la Russie pour son agression contre l’Ukraine, y compris contre la Crimée et ses habitants.
Au milieu d’une crise en cours et à multiples facettes, la Russie craint clairement toute nouvelle sanction qui pourrait venir des États-Unis et d’autres acteurs majeurs, par exemple, sur la militarisation de la Crimée ou les plans de la Russie pour faire de la péninsule une nouvelle base nucléaire.
D’où les tentatives du Kremlin de créer autant de bruit que possible autour de la visite de Zelensky, détournant le public (national dans ce cas) des perspectives imminentes de plonger plus profondément dans un creux si les partenaires de l’Ukraine procèdent à des sanctions.
Pendant ce temps, la Maison Blanche surveille de près les mouvements de la Russie dans la mer Noire et la mer d’Azov, où Moscou a de facto déjà modifié l’équilibre des pouvoirs en construisant le pont du détroit de Kertch, en restreignant la navigation et en augmentant sa propre armada navale dans la région. Le problème était en fait reflété dans l’accord de défense signé par Zelensky et Biden la semaine dernière.
Un autre point particulier à noter dans la dernière frénésie anti-ukrainienne de la Russie dans l’espace de l’information est un certain nombre de poursuites insensées qu’ils ont intentées contre l’Ukraine auprès des tribunaux internationaux, uniquement pour semer la confusion et discréditer le système judiciaire international. N’ayant aucune chance d’aboutir à un résultat positif dans le domaine juridique, une telle tentative sert principalement à des fins de propagande.
Face aux derniers succès de l’Ukraine dans le ralliement du soutien international, la Russie tente d’inverser les progrès du pays en le compromettant aux yeux de ses partenaires étrangers. Le fait est que les patrons du Kremlin ne peuvent tout simplement pas accepter le choix du peuple ukrainien et le fait que Kiev échappe progressivement à l’emprise de Moscou.
F.L Pour Maghreb Aujourd'hui