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- Le 22 Novembre 2024
La prise de Kaboul, dimanche 15 août, scelle la victoire des Mollahs en Afghanistan. Si la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont entamé l'évacuation de leurs ressortissants, la Chine et la Russie se montrent plus conciliantes avec les talibans.
Depuis la prise de Kaboul par les Talibans, ce dimanche 15 août, les réactions politiques affluent à travers le monde. L’ancien président Donald Trump n'a pas tardé à vilipender son successeur, Joe Biden, alors même que la décision de retirer les troupes américaines lui revient : « Il est temps que Joe Biden, discrédité, démissionne pour avoir permis ce qui s'est produit en Afghanistan, mais aussi en raison de la hausse vertigineuse du Covid, du désastre à la frontière, de la suppression de notre indépendance énergétique et de la paralysie de notre économie », a-t-il déclaré dans un communiqué.
La Maison Blanche s'est défendue de son côté : « Une année ou cinq années de plus de présence militaire américaine n’aurait fait aucune différence, quand l’armée afghane ne peut ou ne veut pas défendre son propre pays », a rétorqué Joe Biden.
« UN EFFORT EXCEPTIONNEL » POUR ACCUEILLIR DES PERSONNALITÉS EN DANGER
En Europe, plusieurs États organisent l'évacuation de leurs ressortissants, et se préparent à accueillir des civils afghans. Le Quai d’Orsay a annoncé le déploiement lundi de renforts militaires aux Émirats arabes unis, « pour que de premières évacuations vers Abou Dhabi puissent commencer ». La France a aussi promis « un effort exceptionnel » pour accueillir des personnalités afghanes en danger, comme les artistes, journalistes et défenseurs des droits humains. Emmanuel Macron devrait prendre la parole ce lundi soir, après la tenue d’un Conseil de défense.
Les Allemands vont déployer des soldats en Afghanistan pour évacuer leurs derniers ressortissants ainsi que des Afghans menacés. Selon le projet du gouvernement, un pont aérien doit être mis en place pour permettre l'évacuation de 2 000 Afghans ayant travaillé pour les Allemands, « des femmes particulièrement menacées, des défenseurs des droits de l'Homme et d'autres employés d'ONG », selon l'AFP.
Londres a diligenté des soldats pour évacuer ses citoyens, son ambassade et les Afghans qui ont servi le Royaume Uni depuis 20 ans. Nous allons « travailler avec nos partenaires au Conseil de Sécurité de l'Onu pour faire passer le message que nous voulons que personne ne reconnaisse les talibans de manière unilatérale. Nous voulons une position commune », a martelé Boris Johnson sur les télévisions britanniques.
Le ministre britannique de la Défense Ben Wallace a qualifié lundi le retour au pouvoir des talibans en Afghanistan comme un « échec de la communauté internationale » et averti que ce n'était « pas le moment » de reconnaître les talibans comme gouvernement officiel du pays.
LA CHINE SOUHAITE DES « RELATIONS AMICALES »
Seules la Russie et la Chine n'ont pas évacué leurs ambassades. Dmitri Jirnov, l'ambassadeur russe, devrait rencontrer mardi un représentant des Talibans, à savoir le coordinateur pour la sécurité. En fonction des agissements des Mollahs, Moscou pourrait décider (ou non) de reconnaître le nouveau régime théocratique. L'ambassadeur a cependant laissé largement entrevoir l'approche russe en déclarant à la chaîne de télévision russe Rossia 24 que les talibans avaient réinstauré l' « ordre public », dans la capitale afghane et assuraient la sécurité de l'ambassade russe et mis en avant un signe positif, selon lui : « les écoles pour les filles continuent de fonctionner », à Kaboul, s'est-il félicité.
Le régime chinois entend, quant à lui, cultiver des « relations amicales » avec les Talibans. Ces dernières semaines, le pays, qui partage 76 km de frontière avec l'Afghanistan, a qualifié « d'irresponsable » le retrait américain d'Afghanistan. Face au risque de chaos, le pouvoir chinois a entamé dès septembre 2019 des discussions avec les talibans, dont une délégation avait été reçue à l'époque en Chine.
Source: Marianne