Le Premier ministre irakien Mohammed Shia al-Soudani a qualifié, jeudi, le Projet de la Route du Développement, mené conjointement par la Türkiye et l’Irak, de « l’une des initiatives les plus importantes au Moyen-Orient », soulignant son potentiel à transformer la connectivité régionale et à renforcer l’intégration économique.
S’exprimant lors du programme « FOCUS : Relations Türkiye-Irak » organisé par Anadolu à Ankara, Al-Soudani a déclaré que son gouvernement souhaitait que les relations entre Ankara et Bagdad deviennent un pilier de la stabilité régionale.
« Nous voulons que les relations Türkiye-Irak fassent partie de l’équation de stabilité régionale », a-t-il affirmé, en insistant sur l’importance géopolitique plus large de la coopération entre les deux voisins.
Le chef du gouvernement irakien a décrit le Projet de la Route du Développement comme une initiative stratégique, bien plus qu’un simple projet routier.
Il a précisé que l’Irak le considère comme un projet d’intégration économique : « C’est actuellement l’une des initiatives les plus importantes du Moyen-Orient, et nous espérons qu’elle sera achevée dans les plus brefs délais », a-t-il déclaré.
Selon lui, ce projet permettra de créer une « synergie économique mutuelle », tout en soulignant : « Il offrira aussi des gains à moindre coût. Nos études de faisabilité le démontrent. Il permettra un transport commercial plus rapide et à un coût réduit. »
Al-Soudani a ajouté que ce projet répondra aux besoins économiques des pays concernés.
« Dès le début du mois de juin, certains éléments deviendront concrets. La coordination au niveau ministériel se poursuit entre la Türkiye, l’Irak, le Qatar et les Émirats arabes unis. Une fois les premiers résultats obtenus, ils seront examinés au niveau ministériel. Ces quatre pays avancent ensemble. Il s’agit donc d’un effort continu, impliquant des éléments qui concernent toutes les parties. Nous pensons que le projet sera achevé prochainement », a-t-il poursuivi.
Il a également souligné que la Route du Développement pourrait croiser d’autres projets comme l’initiative chinoise des Nouvelles Routes de la Soie, ajoutant : « Nos relations et notre dialogue avec d’autres pays voisins se poursuivent. Nous ne voulons pas nous limiter à ces quatre pays. »
Al-Soudani a encouragé d'autres nations à rejoindre le projet pour favoriser l'intégration et la connectivité régionale : « Les États-Unis ont manifesté leur intérêt. Des hommes d’affaires américains se sont rendus en Irak. Il y a environ un mois, une délégation américaine est venue, et nous leur avons présenté les détails du projet. Ils ont montré un vif intérêt pour y participer. Il ne s’agit donc pas uniquement des pays situés le long de l’itinéraire. »
Faisant référence à la coordination en cours avec la Türkiye concernant les besoins logistiques à la frontière Türkiye-Syrie, il a précisé : « Ce n’est pas simplement une route reliant l’Irak à la Türkiye. Il y aura plusieurs branches, qui pourraient s’étendre vers la Syrie et la Jordanie. Nous pensons que cela profitera à toute la région et à l’ensemble des pays participants. »
Al-Soudani a affirmé que les relations entre les deux pays reposent sur des bases solides, principalement définies dans le cadre de la « lutte contre le terrorisme ».
« Nous considérons nos relations avec la Türkiye dans une perspective stratégique, à la lumière des évolutions et transformations en cours. Ce n’est pas une phase temporaire. C’est pourquoi nous voulons que les relations turco-irakiennes fassent partie de l’équation de stabilité, et non de conflit. Cela nous conduit à établir une relation axée sur le développement avec la Türkiye », a-t-il conclu.
Il a enfin souligné qu’il ne suffisait pas de définir les relations Türkiye-Irak comme de simples relations de voisinage, rappelant qu’elles s’enracinent également dans des liens historiques, civilisationnels, religieux, culturels et sociaux.
Source: AA