Comment la Russie mène-t-elle des guerres de desinformation dans le monde ?

Le 31 mars, le contre-espionnage italien a arrêté deux suspects d'espionnage pour la Fédération de Russie à Rome, a rapporté La Repubblica. Selon le journal, l'officier italien a accepté de fournir à l'officier russe des informations hautement confidentielles en échange d’une enveloppe contenant la somme de 5 000 euros.

De l’autre côté de l’atlantique, le media américain Politico à révéle il y a quelques jours le vol par des pirates russes de milliers de courriels de fonctionnaires du département d'État l'année dernière, citant ses propres sources au Congrès américain. Il est à noter que les pirates ont accédé aux courriels au Bureau des affaires européennes et eurasiennes et au Bureau des affaires de l’Asie de l’Est et du Pacifique.

Cela confirme que Moscou continue de mener des opérations de désinformation dans le monde entier, essayant d'affaiblir la coalition occidentale et ainsi ouvrir la voie à une explosion de guerre à grande échelle. Les principales directions de l'attention de la Russie sont l'Europe, l'Asie, l'Afrique et l'Amérique latine.

Il convient de noter qu'une grande partie des campagnes de désinformation russes dans ces régions passent par les réseaux sociaux. Il a été recensé au cours du premier semestre 2020, 304 500 (sur Facebook) et 380 500 (sur YouTube) messages contenant la rhétorique propagandiste de l’Etat russe. Les réseaux sociaux tels que Vkontakte et Twitter sont également utilisés pour diffuser la propagande russe, où 67 700 et 29 900 messages contenant de la rhétorique propagandiste russe ont été recensés. Ainsi, rien qu'au premier semestre 2020, près de 800 mille messages (soit plus de 2,4 mille par jour) ont été publiés sur les réseaux sociaux les plus populaires parmi la population des pays de ces régions.

Autre exemple du travail de la machine de propagande russe, le media électronique «Strategic Culture Foundation», contrôlé par le service russe de renseignement extérieur; «New Eastern Outlook» de l'Institut d'études orientales de l'Académie des sciences de Russie, axée principalement sur le Moyen-Orient, l'Asie et l'Afrique; le site Web canadien «Global Research»; l'agence «News Front» basée en Crimée, qui se qualifie elle-même de «source alternative d'information» pour le public occidental; «SouthFront», qui se concentre sur les questions militaires; le portail ultra-nationaliste «Geopolitika.ru»; «Katehon», qui diffuse la propagande anti-occidentale en cinq langues.

Comment donc lutter contre la propagande sans tomber dans la contre-propagande ? Cet article sous mentionné tentera de le montrer en trois parties : d’abord en définissant des termes souvent employés indifféremment et qu’il ne faut pourtant pas confondre. En l’occurrence, la désinformation n’est pas exactement la même chose que la propagande. Ensuite, en rappelant ce qui est fait pour lutter contre la désinformation russe, par l’Otan, l’UE, les États et la société civile. Enfin, en envisageant ce qui reste à faire, sous la forme de 25 propositions.

https://www.cairn.info/revue-defense-nationale-2017-6-page-93.html

F.L pour Maghreb Aujourd'hui

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