Le 12 mai, l’Ambassadeur du Soudan auprès de la Fédération de Russie, Muhammed Sirray, a déclaré que le conflit dans son pays n'affecterait en rien les accords avec la Russie concernant la construction de la base navale russe. Nous parlons de la création d’un point d’appui logistique pour les besoins de la flotte russe. Le seul problème dans la réalisation d’un tel plan est l’absence réelle d’un parlement au Soudan, l’organe qui doit ratifier l’accord. Il convient de noter qu’une base similaire existe en Syrie – le 720e point de soutien logistique de la marine russe dans la ville de Tartous. Cette base a joué un rôle important en tant que plaque tournante logistique et emplacement des troupes russes lors de l’intervention militaire russe dans la guerre civile. De plus, Elle est devenu une garantie du maintien de la présence militaire russe dans la région. Poutine veut répéter un scénario similaire au Soudan, ce qui permet à la Russie de faire avancer ses intérêts en Afrique et de produire des menaces hybrides contre l’Europe.
La Russie renforce sa présence en Afrique dans un souci d’accès aux minerais du continent, d’ingérence dans les processus politiques au sein des États, de contournement des sanctions imposées par l’Occident. En particulier, le 11 mai, l’Ambassadeur américain en Afrique du Sud, Reuben Brigeti, s’est dit convaincu que la république a fourni des armes à l’armée russe en décembre 2022. Selon le responsable, des munitions ont été chargées sur un cargo russe Lady R lors d’un séjour de trois jours à Simon’s Town. Il convient d’ajouter que les troupes de ce pays ont participé à des exercices militaires avec la Russie et la Chine à l’occasion de l’anniversaire de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine. Malgré le fait que l’Afrique du Sud ait déclaré sa non-participation à la fourniture d’armes à la Russie pour avoir mené une guerre d’agression contre l’Ukraine, le président de la république, Cyril Ramaphosa, a envoyé une invitation à Poutine pour participer au sommet des BRICS à Johannesburg en août de cette année, déjà après l’émission d’un mandat d’arrêt contre Poutine par la cour pénale internationale CPI. Cela montre que la Russie renforce ses liens avec les dirigeants des pays africains, dont la conséquence inévitable sera l’éviction de l’Europe du « continent noir » et l’obtention progressive du soutien de ses pays. Le Kremlin tente de relancer la confrontation des blocs.
L’exportation d’armes d’Afrique du Sud vers la Russie et la construction par le Kremlin d’une base navale au Soudan sont le drapeau rouge pour l’Occident. Le tristement célèbre groupe Wagner maintient sa présence au Soudan. Prigozhin est un ami personnel du général Mohammed Dagalo, qui commande les forces spéciales soudanaises. En avril de cette année, ce commandant militaire a tenté de prendre le contrôle de toute l’armée soudanaise et de s’emparer des principales installations et infrastructures militaires du pays, mais il a échoué dans sa tentative. Si cela se produisait, la Russie, avec l’aide des mercenaires de Prigozhin, recevrait carte blanche pour renforcer sa présence au Soudan – un grand pays d’Afrique riche en ressources, contribuant à une plus grande déstabilisation et à la production de risques et de menaces hybrides en raison du flux de migrants illégaux vers l’Europe.
Alors que l’armée russe est vaincue en Ukraine, le Kremlin augmente la pression sur la communauté internationale et tente de s’immiscer dans les affaires souveraines des pays tiers. La Russie mène une guerre d’agression contre l’Ukraine, ce qui est un crime absolu au XXIe siècle. Son armée commet des crimes de guerre, et il n’est possible de l’arrêter qu’en fournissant l'Ukraine des armes. La Russie devrait tomber sous toutes les sanctions possibles. L’affaiblissement complet de son armée devrait également se faire au détriment de l’affaiblissement de son économie. Quiconque aide Poutine à tuer des Ukrainiens devrait se retrouver dans un isolement international complet.
Source : furgehir.hu