L’Algérie conteste la nomination d’une diplomate marocaine comme représentante de l’UMA à l’Union africaine

L’agrément de la diplomate marocaine, Amina Selmane, en tant que représentante permanente de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) auprès de l’Union africaine (UA) a suscité la colère de l’Algérie.

Le ministère algérien des Affaires étrangères a exprimé, dimanche soir, son profond étonnement face à la décision « désinvolte » et « irréfléchie » du président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, de recevoir les « lettres de créances » de cette diplomate.

Pour le ministère algérien, la diplomate marocaine s’est présentée « faussement » comme représentante de l’UMA.

« Ce comportement irresponsable est d’autant plus inadmissible qu’il intervient après des démarches pressantes des autorités algériennes auprès de la Commission de l’Union Africaine, afin de considérer sans objet cette prétendue nomination qui, conformément aux textes régissant le fonctionnement l’Union du Maghreb Arabe, ne relève aucunement des prérogatives du Secrétaire général de l'UMA, dont l'ultime mandat a définitivement pris fin le 1er août 2022, sans possibilité de prorogation », a dénoncé le ministère algérien dans un communiqué.

L’Algérie tient à « clarifier qu’elle n’a jamais été consultée au sujet de cette nomination qui s’est faite en dehors des règles prévues par le Traité instituant l'UMA de février 1989 ».

«Ces règles exigent dans le cas d’espèce le vote à l’unanimité des Etats-membres au niveau du Conseil des ministres des affaires étrangères de l’UMA, seule instance habilitée à statuer aussi bien sur cette nomination que sur l’établissement de relations de coopération avec d’autres groupements régionaux et internationaux, tel que prévu notamment par l’article 6 du Traité instituant l’UMA, les articles 5 et 7 du Statut général fixant les attributions du Secrétaire général de l’UMA ainsi que par la résolution du Conseil de la Présidence datant du 23 février 1990 », a ajouté la même source .

Poursuivant, le même document a affirmé que l’Algérie réfute également le qualificatif « d’intérimaire » utilisé par la Commission de l’Union Africaine comme « artifice juridique » pour traiter avec l'ancien Secrétaire Général de l’UMA et « tient à souligner que le Traité de février 1989 instituant l'UMA ne prévoit aucunement cette position ». L’Algérie s’en prend également à Moussa Faki Mahamat.

« En acceptant cette grossière mise en scène protocolaire, le président de la Commission de l’Union Africaine cède à une opération de manipulation malsaine, conçue et mise en œuvre à des fins ne servant aucunement les intérêts de l’Union du Maghreb Arabe et de l’Union Africaine, auxquelles l'Algérie réitère son attachement indéfectible », a estimé la même source.

Et d’ajouter : « L’Algérie attend de la Commission de l’UA qu'’elle clarifie sa position définitive sur cette violation flagrante et inacceptable des règles protocolaires et juridiques, sans préjudice de mesures éventuelles en fonction de l'évolution de cette affaire ».

Le 13 avril courant, la représentante Permanente de l’Union du Maghreb Arabe auprès de l’Union Africaine, a indiqué un communiqué d’UMA, a présenté ses lettres d’accréditation au Président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki.

« La nomination de Mme Amina Selmane, Directrice des Affaires Économiques au sein de l’UMA, intervient dans un contexte où les Communautés Economique Régionales (CER) sont considérés par l’Union Africaine comme ses piliers essentiels dans la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, notamment en matière de développement économique et d’intégration », a noté l’UMA dans son communiqué.

Pour rappel, l’Algérie et le Maroc traversent depuis 2021 une crise diplomatique aiguë, ponctuée par une rupture, par les autorités algériennes, des relations avec leur voisin de l'ouest. Cette crise envenime aussi les rapports entre les diplomates des deux pays au niveau des instances internationales, telles que l’UA et l’ONU.

Source : AA

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