Tunisie : Le Front de Salut National rejette l'ingérence extérieure dans les affaires du pays

Le Front du salut national, mouvement d'opposition en Tunisie, a annoncé, dimanche, son rejet de l'ingérence étrangère dans les affaires internes du pays.

C'est ce qui ressort des déclarations du chef de file du Front, Ahmed Najib Chebbi, lors d'une manifestation tenue à Tunis.

Le Front de salut national a été créé le 31 mai 2022 et comprend 6 partis : Ennahda, Qalb Tounes, Coalition Al-Karama, Harak Tounes Al Irada, le Parti Al-Amal et le Parti al-Aamal wal Injaz, outre la campagne "Citoyens contre le coup d'État".

"Nous faisons la distinction entre le soutien à la démocratie et l'ingérence dans les affaires internes, que nous rejetons catégoriquement", a déclaré Chebbi.

Et d'expliquer : "La fraternité ne peut subsister que sur la base du respect mutuel, et nous n'acceptons pas d'ingérence extérieure de la part d'un frère ou d'un ami".

Dans des déclarations aux journalistes en marge de la manifestation de protestation, Chebbi a indiqué qu'il répondait ainsi aux récentes déclarations du président algérien Abdelmajid Tebboune à propos de la Tunisie, ajoutant : "Nous appelons l'Algérie à respecter les règles de la fraternité, ainsi que les sentiments des Tunisiens et à ne pas s'immiscer dans leurs affaires internes."

Dans une interview accordée le 22 mars à la chaîne qatarie Al-Jazeera, le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait estimé qu'"il y a un complot qui se trame contre la Tunisie".

"L'Algérie n'abandonnera pas la Tunisie, que cela plaise ou non", avait déclaré Tebboune, sans toutefois désigner une quelconque partie ni donner plus de détails sur ce "complot".

Lors de la manifestation, Chebbi a déclaré : "Le complot existe en Tunisie, mais il ne vient pas de l'extérieur, mais plutôt de l'intérieur. Il ne s'agit pas d'un complot des opposants, mais plutôt d'un complot des putschistes (autrement dit des autorités dirigées par le président tunisien Kaïs Saïed)".

Les autorités tunisiennes ont lancé, le 11 février, une campagne d'arrestations visant des dirigeants de partis, des juges, un homme d'affaires, un avocat et un activiste. Le président Saïed avait alors accusé certaines des personnes arrêtées de "conspirer contre la sécurité de l'Etat et d'être à l'origine de la crise de la distribution des denrées alimentaires et de la flambée des prix".

Le président tunisien ne cesse de souligner le rejet des ingérences extérieures et d'insister sur l'indépendance des autorités judiciaires, mais l'opposition l'accuse au contraire d'utiliser le pouvoir judiciaire pour poursuivre ceux qui refusent les mesures d'exception imposées depuis le 25 juillet 2021, lesquelles ont engendré une profonde crise politique dans le pays.

Source : AA

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