Augmentation de la violence en Afrique, les États-Unis accusent la Russie

Lors du Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) qui s'est tenu le 10 janvier, les États-Unis ont accusé le groupe paramilitaire privé russe Wagner, soutenu par le Kremlin, de l’augmentation de la violence dans la région du Sahel et en Afrique de l’Ouest.

Le représentant permanent adjoint des États-Unis auprès de l'ONU, Richard Mills, a lors de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU pour l'Afrique du Sud et la région du Sahel, accusé Wagner de n'avoir pas pu empêcher la violence extrémiste, d'avoir commis des violations des droits de l'homme et mis en danger la sécurité du personnel de l'ONU et des forces de maintien de la paix.

Mills a déclaré que la crise humanitaire, politique et sécuritaire dans la région du Sahel a provoqué la hausse de la violence extrémiste.

Mills a également exprimé la profonde préoccupation des États-Unis quant au recul de la démocratie dans le Sahel, ajoutant que les pays de la région devraient être gouvernés par des responsables civils portés au pouvoir par le biais d'élections démocratiques.

D’autre part, l'ambassadeur adjoint britannique auprès de l'ONU, James Kariuki, a souligné les problèmes de sécurité au Mali, au Burkina Faso et dans le bassin du lac Tchad et a exprimé sa crainte que l'instabilité se propage aux pays d'Afrique de l'Ouest.

"Le groupe Wagner joue un rôle important dans l'instabilité de la région. Il fait partie du problème et non de la solution", a-t-il ajouté.

Par ailleurs, la diplomate française Isis Jaraud-Darnault a affirmé que les "méthodes" de Wagner sont totalement inefficaces dans la lutte contre le terrorisme. Elle a attiré l'attention sur l'effet "odieux" et dévastateur des violations des droits de l'homme de Wagner, y compris le meurtre présumé de plus de 30 civils au Mali et le pillage des ressources naturelles.

Une diplomate russe rejette les allégations des États-Unis

Anna Evstigneeva, représentante permanente adjointe de la Russie auprès de l'ONU, a rejeté les allégations des États-Unis. Elle a déclaré que Moscou avait signé des accords d'entraide avec le gouvernement de transition au Mali et avec d'autres pays africains. Elle a en outre souligné que ces accusations étaient destinées à "diffamer l'aide de la Russie au Mali".

Evstigneeva a déclaré que la Russie était également préoccupée par la menace terroriste dans la région, les conflits ethniques et intercommunautaires, le crime organisé et l'augmentation du trafic de drogue, ainsi que le meurtre d'un grand nombre de civils par des groupes armés au cours de la deuxième moitié de 2022.

- Des groupes armés menacent la sécurité dans la région

Giovanie Biha, directeur adjoint de l’ONU pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel, a déclaré que la sécurité dans une grande partie de la région s'est à nouveau détériorée en raison des activités de groupes armés, d'extrémistes et d'organisations criminelles.

10 mille écoles ont été fermées dans la région du Sahel et des millions d'enfants sont privés de leur droit à l'éducation, a-t-il expliqué, ajoutant qu'environ 7 mille centres de santé ont été fermés.

Biha a rappelé que les groupes armés luttent pour gagner du terrain dans la région et accroître leur influence.

Le secrétaire général de l'ONU a souligné le danger de "l'insécurité alimentaire"

Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a quant à lui révélé que 18,6 millions de personnes sont confrontées à une "insécurité alimentaire" dans la région. Il a noté qu'à la fin du mois de juin 2022, 5,6 millions de personnes se sont ajoutées à ce nombre, et que le Burkina Faso, le Niger et le Nigeria sont les pays les plus touchés.

Omar Alieu Touray, président de la Commission de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), a annoncé que des élections démocratiques auront lieu au Mali, en Guinée et au Burkina Faso d'ici deux ans. La CEDEAO, qui compte 15 membres, a déployé des forces de stabilité et de paix en Guinée-Bissau.

Les armées nationales combattant les rebelles dans les régions coopèrent avec des acteurs étrangers tels que l'ONU, la France et la Russie.

Source : AA

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