La sous-secrétaire générale de l'ONU pour l'Afrique aux Départements des affaires politiques et de consolidation de la paix, Martha Pobee, a déclaré, que la force conjointe du G5 Sahel « envisage un nouveau concept d'opérations pour faire face à l'évolution de la situation sécuritaire et humanitaire et au retrait du Mali ».
Martha Pobee s'exprimait mercredi devant le Conseil de sécurité de l'ONU.
Selon elle, c'est dans ce contexte que l'ONU, l'Union africaine (UA) et d'autres soutiennent un Groupe indépendant de haut niveau sur la sécurité et le développement au Sahel, visant à « mobiliser davantage d'attention et de ressources sur les plans national, sous-régional, régional et international et à proposer des moyens innovants pour relever les défis de sécurité, de gouvernance et de développement dans la région ».
Martha Pobee a déclaré que « la situation sécuritaire au Sahel continue de se détériorer », expliquant que la violence terroriste aveugle « signifie que des milliers de civils innocents souffrent et que des millions d'autres sont contraints de quitter leur foyer ».
« Cette insécurité exacerbe une situation humanitaire déjà catastrophique », poursuit la sous-secrétaire générale pour l'Afrique aux Départements des affaires politiques, soulignant que les femmes et les enfants sont les principales victimes de la violence.
Mme Pobee affirme qu'en soutenant le G5 Sahel, « l'ONU renforce les capacités régionales pour améliorer la justice pénale, la gestion de la sécurité des frontières et la prévention de la radicalisation et de l'extrémisme violent, alors que les groupes armés continuent de se développer dans la région ».
« Vaincre le terrorisme et l'extrémisme violent nécessite une réponse globale et ne sera pas atteint uniquement par des gains militaires », a souligné Martha Pobee.
Et d'ajouter : « Il est important que la force conjointe intègre les droits de l'homme et le droit international humanitaire au cœur de ses opérations, sous peine de risquer de créer un nouveau terrain fertile pour les groupes extrémistes violents ».
La haute responsable de l'ONU a exprimé le besoin urgent de progrès dans la réponse à l'extrémisme violent affirmant que « si nous échouons dans cet effort, les effets du terrorisme, de l'extrémisme violent et du crime organisé se feront sentir bien au-delà de la région du Sahel et, en fait, du continent africain ».
Pour rappel, le Mali s'est officiellement retiré de toutes les instances du G5 Sahel "y compris la force conjointe" pour protester, entre autres, contre "l'opposition" de certains États membres à sa présidence du G5 Sahel, dénonçant les "manœuvres d'un "État extrarégional" visant à l'isoler.
Créé en février 2015, le G5 Sahel est un cadre institutionnel regroupant cinq pays du Sahel (Burkina Faso, Mauritanie, Mali, Niger et Tchad) confrontés à des défis communs de développement et de sécurité.
Il est doté d'une force conjointe de lutte contre le terrorisme.
Source : AA