La France réclame « la libération immédiate » de ses sept ressortissants détenus en Iran et dénonce « une diplomatie des otages », par la voix de la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna.
Dans un entretien publié samedi par le journal "Le Parisien", la cheffe de la diplomatie assure que « le chantage » est « une mauvaise façon de s’y prendre avec la France ».
Si jusqu’à présent, cinq français étaient officiellement recensés comme détenus par Téhéran, le Quai d’Orsay a exprimé « des inquiétudes sur deux autres compatriotes. Et il ressort des dernières vérifications faites qu'ils sont également détenus ».
« Nous demandons leur libération immédiate, l'accès à la protection consulaire (...). Mon homologue iranien, avec qui j'ai eu une conversation longue et difficile, a pris l'engagement de respecter ce droit d'accès. J'attends qu'il soit concrétisé » a poursuivi la ministre.
Selon le journal Le Figaro, qui cite une source iranienne, ces deux derniers français sont en réalité détenus depuis plusieurs mois sans que ça n’ait jamais été confirmé ni révélé publiquement.
À noter que parmi les français emprisonnés par l’Iran, figurent Cécile Kohler, une enseignante parisienne et son époux accusés de vouloir déstabiliser le pays, un homme accusé d’espionnage et l’anthropologue Fariba Adelkhah, accusée d’atteinte à la sécurité nationale.
Début octobre, la télévision d’Etat iranienne avait diffusé un documentaire dans lequel Cécile Kohler affirmait s’être rendue sur le territoire iranien en tant qu’agent de la DGSE (direction générale de la sécurité extérieure) « pour préparer les conditions de la révolution et du renversement du régime iranien islamiste ».
Le ministère des Affaires étrangères, a rapidement réagi en dénonçant « une mise en scène indigne, révoltante, inacceptable et contraire au droit international ».
Pointant du doigt « une mascarade », la diplomatie française a estimé que la publication de cette vidéo révélait le « mépris de la dignité humaine qui caractérise les autorités iraniennes ».
Dans la foulée Paris avait demandé aux Français « de passage en Iran », y compris aux binationaux, de quitter le pays « dans les plus brefs délais compte tenu des risques de détention arbitraire auxquels ils s’exposent ».