La Chine riposte aux sanctions décidées par l’Union européenne

Pékin a répliqué en sanctionnant dix personnalités et quatre institutions européennes.

Les autorités chinoises ont annoncé qu'elles riposteront aux sanctions décidées à son encontre par l'Union européenne en imposant les mêmes à 10 fonctionnaires et 4 institutions européennes.

C'est ce qui ressort d'un communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères publié en riposte aux sanctions européennes contre la Chine, pour la persécution des musulmans Ouïghours dans la région du Xinjiang.

Pékin a accusé l'UE «de porter gravement atteinte à la souveraineté et aux intérêts de la Chine, de propager des mensonges et la désinformation en s'ingérant dans ses affaires intérieures».

"La Chine s'oppose fermement aux décisions de l'UE, condamne ces sanctions annoncées à son encontre, et travaillera résolument à sauvegarder ses intérêts en matière de souveraineté nationale, de sécurité et de développement", lit-on dans le communiqué du département chinois des Affaires étrangères.

Pékin a répliqué, par conséquent, en sanctionnant dix personnalités et quatre institutions européennes.

Les Européens sanctionnés ainsi que leurs familles, seront interdits de séjour en Chine, à Hong Kong et Macao.

Plus tôt lundi, l’Union européenne (UE) a imposé des sanctions contre des responsables et des entités dans 7 pays dont 11 à Myanmar, et 11 autres de 6 pays.

Les sanctions européennes ont visé 4 responsables chinois impliqués dans le dossier Ouïghour, cette minorité musulmane sévèrement réprimée. Ces mesures s'agissant d'interdictions de visas et gels des avoirs, sont les premières sanctions européennes contre la Chine depuis un embargo sur les armes décrété en 1989 après la répression du mouvement démocratique de la place Tiananmen.

Il est à rappeler que la Chine contrôle, depuis 1949, le territoire du Turkestan Oriental, appelé Xinjiang, habité par la minorité Ouïghour musulmane turcophone.

Selon les statistiques officielles, il y aurait 30 millions de musulmans en Chine, dont 23 millions d’Ouïghours, tandis que des informations non officielles, font état d'environ 100 millions de musulmans, soit environ 9,5% de la population. La province à majorité turque musulmane est, depuis 2009, en proie à des violences sanglantes.

Depuis lors, Pékin a déployé des troupes dans la région, en particulier après la montée des tensions entre les "Han" chinois et les "Ouïghours" turcs, notamment dans les villes d’Urumqi, Kashgar et Tourfan, où les Ouïghours sont majoritaires.

Dans son rapport annuel sur les droits de l'homme, publié en 2018, le Département d'État américain a déclaré en mars que la Chine détenait des musulmans dans des centres de détention "en vue de gommer leur identité religieuse et ethnique".

Pékin affirme que les centres, qualifiés par la communauté internationale de "camps d’internement", sont des "centres de formation professionnelle" destinés à "purifier l'esprit des détenus des idées extrémistes".

Source : AA

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