Angola : les 30 % de son capital que Sonangol veut céder en bourse valent environ 6,4 milliards $

Dans le cadre des réformes entreprises par le président Joao Lourenço pour lutter contre la corruption dans le secteur pétrolier et rendre plus efficace Sonangol, la société d’Etat du pétrole, il a été décidé en octobre 2018 que 30 % des parts seront introduites en bourse avant 2022.

En Angola, 30 % des intérêts de la société nationale du pétrole, Sonangol, seront mis en vente pour un coût d’environ 6,4 milliards de dollars. C’est ce qu’a annoncé le 19 mars, Baltazar Miguel, membre du Conseil d’administration de la compagnie.

Plusieurs autres entreprises publiques sont également en cours de privatisation dans le pays. D’ailleurs, cette opération de privatisation des entreprises publiques vise entre autres, à attirer des investissements étrangers et à atténuer les effets de l’arrivée à maturité de ses champs producteurs.

Suite à l’annonce, la société de capital-investissement Gemcorp Capital, qui est un partenaire clé de l’Etat angolais dans le secteur énergétique, a montré son engouement et son souhait de détenir tout ou partie de cette participation. « Nous jetterons un coup d’œil au moment opportun », a commenté Parvoleta Shtereva, responsable des investissements chez Gemcorp, au cours d’une interview.

Cependant, des analystes de marché avertissent qu’il faut prendre avec des pincettes cette évaluation des 30 % de Sonangol.

 « Toute évaluation de la valeur de Sonangol doit tenir compte de l’épuisement des gisements de pétrole angolais et des coûts de production élevés, ainsi que des contrats opaques de financement avant exportation de la Sonangol. Une vente d’actifs non essentiels et non pétroliers suscitera un certain intérêt de la part des investisseurs privés locaux en Angola, mais une privatisation des actifs pétroliers essentiels sera surtout boudée par les investisseurs internationaux », a indiqué Robert Besseling, analyste chez Pangea-Risk.

Selon la Banque mondiale, l’économie angolaise dépend d’un secteur pétrolier qui représente un tiers du PIB et environ 90 % des exportations. Bien que la volatilité des prix du brut ait démontré la vulnérabilité du pays, celui-ci s’efforce d’attirer des investissements dans son industrie afin de financer des projets de développement.

Source : Agence Ecofin

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