Niger / Violences post-électorales : 652 personnes interpellées à Niamey

Dont 328 inculpées pour une dizaine d'infractions.

Les autorités judiciaires nigériennes ont annoncé que six cent cinquante-deux (652) personnes ont été interpellées dans la capitale Niamey, suite aux violences post-électorales de février dernier.

L'annonce a été faite jeudi par le procureur de la République près le tribunal de grande instance hors classe de Niamey Maman Sayabou Issa.

"Le bureau du procureur de la République informe l'opinion nationale qu'à la suite des manifestations intervenues à Niamey les 23, 24, 25 et 26 févier 2021, des interpellations ont été opérées par la police judiciaire", a indiqué le procureur dans un communiqué consulté par l'Agence Anadolu.

"A la date du 11 mars 2021, 652 personnes sont déférées au Parquet, dont 160 mineurs et 492 majeurs", a ajouté la même source, précisant que 136 mineurs ont été remis à leurs familles et que les 8 autres dont les familles n'ont pas été identifiés ont été placés dans des structures d'accueil.

S'agissant des majeurs, le procureur a indiqué que 183 personnes ont bénéficié d'un "classement sans suite pour insuffisance d'indices".

Quant aux 328 autres, ils sont inculpés et poursuivis pour une dizaine d'infractions, dont incendie volontaire de lieu habité, attroupement armé, vol en réunion avec arme et violence par effraction, dégradation d'édifice, dégradation de véhicule, dégradation d'objets mobiliers, violences sur les agents des forces de l'ordre dans l'exercice de leurs fonctions, rébellion, coups et blessures volontaires avec arme, complot contre l'autorité de l'État et propagande à caractère racial, régionaliste ou religieux.

Le mardi 23 févier, des violences ont éclaté dans plusieurs quartiers de Niamey, suite à l'annonce des résultats globaux provisoires du second tour de la présidentielle du dimanche 21 févier par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Selon ces résultats, c'est l'ancien ministre de l'Intérieur Bazoum Mohamed, candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-TARAYYA, pouvoir) qui est déclaré élu avec deux millions cinq cent un mille quatre cinq cent neuf (2.501 459) voix, soit 55,75%.

Quant à l'ancien président de la République Mahamane Ousmane, candidat du Renouveau démocratique et républicain (RDR Tchandji, opposition), il a recueilli un million neuf cent quatre-vingt-cinq mille sept cent trente-six (1.985.736) voix, soit 44,25%.

Peu avant la révélation des résultats, Mahamane Ousmane les a contestés et exigé la suspension de leur publication.

"Les résultats qui sont en cours de publication par la Commission électorale nationale indépendante ne sont pas, dans beaucoup de cas, conformes à l'expression de la volonté du peuple et prouvent à suffisance qu'un nouveau hold-up électoral est en cours au Niger", a indiqué Falké Bacharou, président de la coordination nationale de campagne de Mahamane Ousmane, dans un communiqué.

Le ministre de l'Intérieur Alkache Alhada a indiqué qu'au moins deux personnes ont été tuées dans ces violences et près de cinq cent (500) autres ont été arrêtées, parmi lesquelles l'opposant Hama Amadou, un responsable régional de son parti Tahirou Seydou, ainsi que l'ancien chef d'État-major des forces armées nigériennes Moumouni Boureima dit "Tchanga", accusés d'être les commentaires des violences.

Source : AA

De la même section Afrique