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Human Rights Watch et EG Justice, deux organisations de défense des droits de l’Homme, ont appelé mercredi, les autorités équato-guinéennes à mener une enquête indépendante sur l'explosion survenue le 7 mars 2021 dans un camp militaire à Bata, se soldant par un bilan de 105 morts, selon les autorités.
"Cette catastrophe accidentelle a fait un grand nombre de victimes, qui s’élève jusqu’à présent à 105 morts et 615 blessés de divers degrés de gravité, dont 299 restent hospitalisés dans différents centres sanitaires de la ville de Bata", a annoncé le gouvernement équato-guinéen dans un communiqué mardi soir.
"Les habitants de Bata sont en deuil", a déclaré mercredi, Tutu Alicante, directeur d'EG Justice, dans un communiqué conjoint avec HRW.
"Ils méritent des réponses crédibles sur ce qui s'est passé et un soutien immédiat pour soigner les blessés, abriter les sans-abri et reconstruire la ville. Le seul moyen d'y parvenir est de mener une enquête indépendante et une aide internationale qui va directement aux personnes touchées", a-t-il ajouté dans le communiqué.
Dimanche dernier, vers 14 heures, il y a eu trois explosions massives, suivies d'une série d'explosions plus petites, au camp militaire de Nkoatoma, qui se trouve dans une zone densément peuplée de Bata et abrite un arsenal qui stocke de la dynamite et d'autres explosifs.
Après l'explosion, le président Teodoro Obiang a annoncé avoir demandé aux "tribunaux compétents" de mener une enquête tout en précisant que l'explosion avait été causée par " l'incendie d'un terrain voisin" et la "négligence de l'unité" chargée de protéger les explosifs.
Les deux organisations de défense des droits de l’Homme indiquent que des récits non vérifiés circulant dans le pays allèguent que l'incendie a été déclenché par des soldats chargés de brûler des broussailles et qu'il s'est ensuite propagé à l'armurerie, ou qu'il a été déclenché lors d'une formation sur l'utilisation d'explosifs qui a mal tourné.
"La déclaration présidentielle précipitée détournant le blâme de l'armée et les spéculations sur la cause soulignent la nécessité d'une enquête indépendante", ont déclaré Human Rights Watch et EG Justice.
Ces organisations estiment que "le niveau élevée" de la corruption dans le pays, expose "toute aide directement versée au gouvernement à un risque élevé d'être pillée" estimant que "le soutien international devrait être versé directement aux personnes touchées".
Les institutions gouvernementales "manquent d'indépendance, de transparence et de respect de l'état de droit", ont déclaré les deux organisations rappelant l'Union africaine et la communauté internationale dans son ensemble à veiller à ce que le gouvernement équato-guinéen "n'utilise pas cette tragédie comme prétexte pour restreindre davantage les droits".
"La réponse du gouvernement à l'explosion a révélé son mépris pour le bien-être des équato-guinéens", a déclaré Sarah Saadoun , chercheuse principale en affaires et droits humains à Human Rights Watch.
"Indépendamment de la cause de l'explosion, les équato-guinéens méritent de savoir pourquoi l'armée stocke des explosifs au milieu d'une zone peuplée, s'il y a d'autres substances stockées qui présentent un danger public imminent et ce que le gouvernement fait pour en empêcher une autre explosion similaire à l’avenir", a-t-elle souligné.
Source : AA