Grève des femmes françaises pour l'égalité des salaires

Les syndicats et les organisations de travailleurs ont profité de la journée de la femme pour mettre en exergue l'aggravation des conditions des femmes dans le contexte de pandémie.

Des femmes de toutes les catégories et ethnies, dont certaines étaient vêtues de leurs uniformes de travail, d'autres tenant des drapeaux colorés, des banderoles, des affiches et munies d'instruments de musique, se sont rassemblées à Paris dans l’après-midi du lundi, pour une marche de protestation contre la détérioration de la condition des femmes dans un contexte de pandémie, à l'occasion de la journée internationale de la femme.

Une foule d’environ 30 000 femmes et hommes ont participé à la marche. Plusieurs organisations et syndicats ont profité de l'occasion pour protester et dénoncer les atrocités sexistes, les abus sexuels sur le lieu de travail et réclamer l'équité en droits et en salaires pour le travail des femmes.

Une quarantaine d'organisations internationales locales et de partis politiques écologistes de gauche se sont réunis dans le cadre de la "grève féministe" collective pour dénoncer l'exploitation et les inégalités salariales.

"L'écart de rémunération entre hommes et femmes persiste à 25 % (...). C'est comme si les femmes travaillaient gratuitement tous les jours à partir de 15h40 (...). Nous serons en grève avec les femmes du monde entier pour refuser de payer le prix de la crise avec nos emplois, nos salaires, nos corps", a déclaré un communiqué du collectif.

L'Union fédérale des syndicats d'État (UFSE) et la Confédération générale du travail - (CGT) ont manifesté devant le ministère de la Culture, le ministère du Travail, à l'intérieur des stations de métro parisien tenant de grandes banderoles en soutien aux "femmes travailleuses invisibles et précaires".

Un communiqué signé par plusieurs syndicats et les associations en France a fait savoir que les femmes représentent 80 % de la force de travail à temps partiel, 60 % des emplois contractuels, 80 % des familles monoparentales et sont souvent les premières victimes de la précarité et de la pauvreté aggravée par la pandémie de Covid-19.

"Le confinement, le travail à domicile, la fermeture des écoles et des crèches, ont contribué à pénaliser les femmes avec des conséquences négatives sur leur carrière et leur santé physique, en les exposant à une augmentation des cas de violence domestique et à un affaiblissement de l'accès aux soins", indique le communiqué.

Ils ont demandé au gouvernement d'appliquer une loi garantissant "un salaire égal pour un travail de valeur égale" dans les secteurs privé et public, en augmentant les salaires dans les professions à prédominance féminine et en renforçant les services publics en faveur des femmes.

Ils ont également demandé aux employeurs d'élargir le champ d'application de la convention n° 190 et de la recommandation n° 206, de l'Organisation internationale du travail (OIT), qui appellent à lutter contre la violence et le harcèlement sur les lieux de travail, et à protéger le travail des victimes de violence domestique.

L’Union nationale des sages-femmes, une des pierres angulaires de la protection de la santé des femmes, a mené sa grève pour la quatrième fois cette année.

Le gouvernement n'a pas accédé aux demandes des 23 000 sages-femmes, notamment en accordant le statut de profession médicale à leur travail dans les hôpitaux, en augmentant les salaires et le nombre du personnel soignant.

Le gouvernement français est de plus en plus critiqué pour ne pas avoir donné l'exemple dans la protection des droits des femmes.

L'erreur la plus saillante commise par l'administration du président Emmanuel Macron est de permettre au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui fait l'objet d'une enquête pour viol, de diriger le ministère de l’Intérieur. Les manifestantes ont brandi, durant la marche, de grandes pancartes « Darmanin démission » et des affiches le montrant derrière les barreaux.

Elisabeth Moreno, ministre déléguée en charge de l'égalité des sexes, qui est la seule ministre de couleur dans le cabinet actuel, a critiqué Macron pour son manque d'efforts en matière de représentation des sexes.

Lors d'une interview télévisée organisée par RTL - Le Figaro - LCI Grand Jury dimanche dernier, Moreno a révélé qu'elle avait déclaré à Macron qu'il « ne donnait pas l'exemple » en matière de parité hommes-femmes. Parmi les 13 membres proches du cabinet, la sous-cheffe du cabinet, Cécile Geneste, est la seule femme de l’équipe.

Bien que les femmes dirigent des ministères importants comme la défense, la culture, l'environnement et le travail dans le gouvernement actuel, les postes de haut niveau dans le cabinet sont toujours accaparés par la gent masculine.

Source : AA

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