Toyota annonce pour la première fois une baisse de sa production
- Le 31 Octobre 2024
Le dernier rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) consacré à l’impact de la Covid-19 sur le monde du travail fait état «de dommages massifs sur l’emploi et les revenus, avec des perspectives de reprise en 2021 lente, inégale et aléatoire».
Le même document explique que la reprise est conditionnée «par des politiques de redressement centrées sur l’humain».Le rapport de l’OIT indique que sur l’ensemble de l’année, 8,8% des heures de travail dans le monde ont été perdues (par rapport au quatrième trimestre 2019) ce qui représente 255 millions d’emplois à temps plein, soit un nombre quatre fois plus élevé que celui des heures perdues pendant la crise financière mondiale de 2009.
Outre le chômage provoqué par les conditions de confinement, les revenus des travailleurs se sont aussi dégradés. «Ces pertes massives ont entraîné une baisse de 8,3% des revenus du travail de manière globale, ce qui équivaut à 3700 milliards de dollars ou encore 4,4% du Produit intérieur brut mondial » révèle l’étude de l’OIT. Les pertes d’emplois ont concerné 5% des femmes et 3,9% des hommes.
«Les femmes risquaient beaucoup plus que les hommes de devoir quitter le marché du travail et de se retrouver inactives» constate l’organisation en précisant que la catégorie des jeunes est elle aussi très concernée par les pertes d’emplois. «Chez les jeunes âgés entre 15 et 24 ans, les pertes d’emplois s’élèvent à 8,7% par rapport à 3,7% pour les adultes… Cela met en évidence les conséquences inégales sur le risque plus que jamais réel d’une génération perdue» indique l’Observatoire de l’OIT.
Le marché informel, le métronome de la partition économique
En termes de secteurs d’activité, l’hébergement et le tourisme a été le plus touché avec une baisse de 20% des emplois, suivi par le commerce et les activités de fabrication. Alors que le secteur de l’information et la communication a enregistré une hausse des recrutements durant le troisième trimestre de 2020, de même pour le secteur des assurances et des activités financières.
Des mesures de relance budgétaires sont nécessaires pour soutenir les revenus et promouvoir l’investissement. En Algérie, et en attendant une étude détaillée de l’impact de la crise sanitaire sur le marché du travail, les constats se rejoignent sur une situation sociale très difficile accentuée par une crise financière due à la chute des prix du pétrole.«La crise sanitaire de la Covid-19 et l’application des mesures de confinement ont suscité un arrêt partiel ou total de plusieurs activités, telles que le transport, le commerce et la construction. Ce qui a impacté négativement le marché de l’emploi, en particulier le secteur privé et l’emploi informel», souligne dans un entretien que nous accordé Mme Razika Medjoub, sociologue et maître de recherche au CREAD.
Les enquêtes réalisées par les chercheurs algériens étaient majoritairement des enquêtes en ligne, suite à la difficulté d’effectuer des enquêtes de terrain. Malgré leur importance, elles ne permettent pas de couvrir toutes les catégories de la population. Le CREAD a réalisé plusieurs enquêtes dans ce sens. «Les résultats révèlent que ce sont les jeunes, les travailleurs indépendants et les apprentis qui ont été exposés plus au chômage technique et la perte de leur emploi», nous dit-elle.
Le ministre du Travail a récemment fait état d’une baisse de l’offre de recrutement de l’ordre de 30% en 2020 et on parle d’une hausse jusqu’à 15% du taux de chômage. La faiblesse des offres d’emploi fait le lit à l’élargissement du spectre du secteur informel. La période de confinement a vu d’ailleurs l’explosion des offres de services en ligne souvent informelles. L’économie informelle devient même le métronome de la partition économique en Algérie.
De l’aveu du ministre de la Prospective économique, Mohamed Cherif Belmihoub, c’est carrément «l’informel qui régule l’économie». L’emploi informel reste à un niveau très élevé dit-il, avec près de 50% des travailleurs ne cotisant pas à la sécurité sociale.
Dans sa dernière appréciation de la situation économique en Algérie, la Banque mondiale avait noté que l’encouragement au «développement du secteur privé, qui se cantonne principalement au segment informel de l’économie, passera par un élargissement de son accès au crédit, aux terres, aux compétences ou aux services et programmes publics, améliorant ainsi sa profitabilité et sa capacité à concurrencer les entreprises étrangères et publiques. Son développement devra constituer la pierre angulaire de la stratégie de relance économique et de transformation de l’Algérie, afin de soutenir la croissance économique et de générer des emplois de qualité pour la jeunesse algérienne».
Eradiquer le secteur informel ne devrait pas consister à courir derrière les vendeurs à la sauvette, qui doivent être intégrés dans l’économie légale, mais revient à toucher aux intérêts des barons soutenus par un système politique, comme le révèle l’ancien Premier ministre dans son audition par le juge en affirmant avoir vendu de l’or au marché parallèle.
Source: El Watan