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- Le 31 Octobre 2024
Le gouvernement vient de promulguer dans le dernier Journal officiel la liste des secteurs stratégiques qui sont toujours concernés par la règle d’investissement 51/49 pour les investisseurs étrangers. Un choix de liste qui, selon des économistes et experts, pénalise davantage certains de ces secteurs qui peinent à évoluer.
En effet, dans le décret du JO n° 30 qui fixe la liste des activités revêtant un caractère stratégique, le gouvernement a sélectionné une liste comprenant les activités des secteurs de l’énergie et des mines, de l’industrie pharmaceutique et du transport, qui sont toujours assujetties à une participation l’actionnariat national résident à hauteur de 51%, en parallèle de celui des industries militaires initiées par ou en relation avec les établissements publics à caractère industriel et commercial relevant du secteur économique du ministère de la Défense nationale.
Toutefois, ces choix s’ils visent à protéger ces secteurs dits «stratégiques», il n’en demeure pas moins qu’ils ferment la porte au développement de certaines filières qui nécessitent encore beaucoup plus d’investissements et d’offres de service, ont estimé certains économistes.
Selon Farouk Nemouchi, docteur en économie à l’université de Constantine, «il est tout à fait compréhensible de protéger les ressources du sous-sol, qui constituent une épargne pour les générations futures, ou bien celui des industries militaires, mais les autres secteurs ont besoin d’investissements lourds que les compagnies nationales actuelles ne peuvent pas accomplir».
Selon lui, «nous protégeons des secteurs ou des entreprises qui ont une production importante ; or, ce n’est pas le cas pour certains secteurs définis comme stratégiques.»
Donnant plus d’explications, le Dr Nemouchi a souligné que «dans le cas d’un important projet d’investissement mixte dans le secteur des transports, nos entreprises n’ont pas le savoir-faire nécessaire pour prendre la majorité des parts du projet». Pour le même économiste, «cette démarche ne va pas inciter les investissements étrangers dans ces secteurs stratégiques» et par conséquent ils seront «privés d’une évolution rapide» et c’est ce qui s’est passé pour l’économie nationale qui a été sous l’emprise de cette règle depuis 2009. M. Nemouchi regrette ainsi «l’absence d’une démarche globale et cohérente dans la mise en place de stratégies, notamment dans cette période où le pays a plus besoin d’investissements et de créations de richesses».
Le même constat est fait aussi par le consultant en management, Mohamed Saïd Kahoul, qui s’étonne du choix de certains secteurs comme étant stratégiques. Revenant sur le secteur des transports, qui constitue un élément important dans le développement du pays, M. Kahoul a estimé qu’il «n’y a aucune raison de garder ce secteur sous la règle 51/49, d’autant qu’il a besoin de se moderniser et de se développer afin d’accompagner les grands projets structurels que compte lancer le pays prochainement, à savoir le grand port d’El Hamdania et le hub à Tamanrasset. Le mieux serait de s’ouvrir sur l’étranger pour acquérir le savoir et la maîtrise des technologies et des processus», a-t-il encore expliqué.
S’agissant du secteur pharmaceutique, M Kahoul a considéré que «ce secteur aurait pu profiter de la crise sanitaire actuelle et attirer plus d’investissements en Algérie et constituer par là une plateforme pour la production des médicaments et des principes actifs», mais là «nous assistons au maintien des freins à l’investissement dans ce secteur pour les étrangers», a-t-il regretté.
Ce qui le pénalise davantage sachant que les importations dans ce domaine dépassent le milliard de dollars et que la demande nationale ne cesse d’accroître. Ainsi, si les autres secteurs sont libérés pour les IDE et peuvent attirer de plus en plus d’investisseurs, cela ne sera pas le cas pour les secteurs qui sont toujours sous la contrainte de cette règle qui a éloigné un nombre important d’investisseurs dans le pays durant toute une décennie.
Source : El Watan