Le Président français Emmanuel Macron réunira lundi à la Sorbonne responsables européens, chercheurs et industriels dans le cadre d’un événement intitulé « Choose Europe for Science ». Selon une source à l’Élysée, qui s’est confiée à Anadolu, cette initiative vise à faire de l’Europe un espace reconnu pour la liberté académique et la compétitivité scientifique à l’échelle mondiale.
L’entourage du chef de l’État français souligne que cette mobilisation répond à un contexte jugé préoccupant dans plusieurs régions du monde, où des pressions politiques ou idéologiques menaceraient certaines disciplines. « Il n’y a pas de mots tabous ici », affirme cette source, qui met en avant la volonté d’offrir un cadre propice à une recherche “ouverte” et “libre”.
L’événement s’inscrirait aussi dans une stratégie plus large de positionnement de la France et de l’Europe dans la compétition technologique globale. Toujours selon la même source, les priorités scientifiques affichées correspondent à des secteurs identifiés comme stratégiques : intelligence artificielle, technologies quantiques, santé, énergie et climat.
Deux tables rondes sont prévues en matinée, autour de la liberté académique et des leviers pour renforcer les capacités scientifiques du continent. Le président français et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, doivent intervenir pour conclure les débats. Plusieurs commissaires européens sont également attendus, tout comme les ministres de la Recherche des 27 États membres.Des annonces sont anticipées, mais leur contenu exact reste encore flou. La source à l’Élysée évoque toutefois « des moyens nouveaux pour renforcer l’attractivité », sans chiffrer les montants. Il est précisé que les dispositifs à venir « ne s’adresseront pas à tous les domaines de recherche, mais à ceux que les agences nationales et européennes ont déjà identifiés comme prioritaires ».
L’initiative suscite des interrogations dans le contexte actuel de tensions budgétaires dans l’enseignement supérieur français. Interrogée sur ce point, la source balaie toute contradiction et affirme que « la France prend sa part dans l’effort européen », tout en poursuivant les investissements lancés avec la Loi de programmation pour la recherche.
Selon cette même source, plusieurs centaines de chercheurs étrangers auraient déjà manifesté un intérêt pour rejoindre la France via la plateforme Choose Europe for Science, mise en ligne récemment. Aucune donnée détaillée n’a toutefois été fournie sur leurs profils ou leurs domaines d’expertise.
Alors que certains observateurs s’interrogent sur la portée réelle de cette opération, entre stratégie d’influence et communication politique, le chef de l’État français entend défendre l’idée que l’Europe peut encore jouer un rôle central dans la production scientifique mondiale. Reste à voir si les moyens annoncés seront à la hauteur de cette ambition.
Source: AA