Le ministre espagnol des Affaires étrangères a défendu mardi avec force la solution à deux États pour la Palestine, appelant la communauté internationale à choisir entre la poursuite du bain de sang ou une action immédiate pour mettre en œuvre la seule voie viable vers la paix au Moyen-Orient.
S’exprimant sur CNN, Jose Manuel Albares a souligné que la solution à deux États n’est pas une imposition extérieure mais le fruit de négociations entre Israéliens et Palestiniens eux-mêmes.
« Ce n’est pas l’Espagne ni les Nations unies qui ont décidé de la solution à deux États », a-t-il affirmé.
« Ce sont Israël et la Palestine qui ont négocié et défini ensemble ses paramètres », a-t-il ajouté.
Albares a posé une question directe à la communauté mondiale : « Si nous savons tous que c’est la seule solution qui apportera justice au peuple palestinien, sécurité au peuple israélien et paix et stabilité pour tous au Moyen-Orient, pourquoi ne pas la mettre en œuvre ? »
Il a mis en garde contre l’inaction, qui reviendrait à accepter une instabilité permanente.
« Soit nous acceptons de voir toujours la violence au Moyen-Orient, soit nous avançons vers la solution à deux États », a-t-il déclaré.
En mai 2024, l’Espagne, aux côtés de l’Irlande et de la Norvège, a officiellement reconnu l’État de Palestine, une décision vivement critiquée par Israël mais saluée par de nombreux acteurs internationaux comme un pas courageux vers la paix.
Albares a qualifié cette reconnaissance de « pari clair pour la paix et la stabilité de tous au Moyen-Orient ».
Pour rappel, Israël impose un blocus à Gaza depuis 18 ans et, depuis le 2 mars, a fermé tous les points de passage, bloquant l’entrée de l’aide humanitaire et aggravant les conditions de vie des 2,4 millions d’habitants de l’enclave.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, au moins 147 personnes sont mortes de faim depuis octobre 2023, dont 88 enfants.
L’armée israélienne, rejetant les appels internationaux à un cessez-le-feu, a tué plus de 60 000 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants, à Gaza depuis octobre 2023. Les bombardements incessants ont détruit l’enclave et provoqué une grave crise alimentaire.
Lundi, les ONG israéliennes B’Tselem et Physicians for Human Rights-Israel ont accusé Israël de commettre un génocide à Gaza, évoquant la destruction systématique de la société palestinienne et le démantèlement délibéré du système de santé du territoire.
Source: AA