Toyota annonce pour la première fois une baisse de sa production
- Le 31 Octobre 2024
Les revenus des ménages en berne et des perspectives d’investissement moroses pour les entreprises, suite à la faiblesse de la demande globale, renforcent l’effet de la stagnation des dépenses budgétaires.
La reprise économique en Algérie sera lente. C’est du moins ce que prévoit le cabinet d'études et de conseil ECOtechnics, dans une analyse publiée sur son site “conjoncture-dz.com”. ECOtechnics fait état de la difficulté “d’avoir une vision d’ensemble à jour sur l’économie nationale”, indiquant que “depuis le début de l’épidémie de Covid-19, une forme de black-out sur l’information statistique a été imposée”.
Cependant, estime le cabinet d’études, “tout laisse à penser que la reprise sera lente”. En premier lieu, le cabinet d’études et de conseil évoque la stagnation des dépenses budgétaires annoncées pour 2022 et 2023. Il pointe, aussi, les perspectives de prix pétroliers incertaines à moyen terme, même si à court terme, tout au moins pour 2021, il y a une forte probabilité pour qu’ils se situent autour de 60 dollars le baril pour le Brent.
Par ailleurs, les revenus des ménages en berne et des perspectives d’investissement moroses pour les entreprises, suite à la faiblesse de la demande globale, renforcent l’effet de la stagnation des dépenses budgétaires.
“L’embellie actuelle sur les prix pétroliers permet, peut-être, d’envisager une amélioration du financement du déficit budgétaire prévu, mais les perspectives de prix à moyen terme restent trop incertaines pour le moment pour relever les perspectives de croissance de l’économie algérienne”, estime ECOtechnics.
Un nombre réduit de secteurs pourrait avoir échappé au marasme l’année dernière, estiment les experts du cabinet d'études, évoquant notamment l’agriculture, d’abord, les industries agroalimentaires (IAA), ensuite, et le secteur pharmaceutique. “Pratiquement l’ensemble des autres secteurs a subi des baisses combinant à la fois un choc de demande et un choc d’offre”, notent-ils.
Le choc d’offre a dû se faire particulièrement ressentir au deuxième trimestre 2020, affirme ECOtechnics. “Il est allé en s’estompant au fur et à mesure que le confinement a été allégé”, a fait remarquer le cabinet d’études. Le choc de demande, au contraire, est allé en s’aggravant : baisse des revenus des ménages, problèmes de trésorerie des entreprises et attentisme pour investir, stagnation, et ensuite baisse de la demande publique.
Hausse du taux de chômage
Concernant le chômage, les statistiques publiées par ECOtechnics en novembre 2020 indiquaient un nombre de chômeurs qui était d’environ trois millions à fin juin début juillet, soit un taux de chômage se situant entre 20 et 25%. “Une enquête rapide, début septembre, fait penser que la situation n’avait pas radicalement changé à cette période. Depuis septembre, il ne semble pas non plus y avoir eu une reprise spectaculaire pour que la situation s’améliore sensiblement sur le front de l’emploi”, indique le cabinet d’études.
En fait, ajoute-t-il, “il est plus à craindre que le taux de chômage n’augmente davantage en raison simplement d’une croissance de la population active par un simple effet démographique. Ce croît démographique se situerait entre 300 000 et 350 000 nouveaux arrivants sur le marché du travail”. ECOtechnics alerte, aussi, sur le niveau d’endettement public : “Sans doute proche de 50% en 2020.”
En l’absence de réforme budgétaire importante, avertit le cabinet d’études, “ce taux va croître très rapidement, et, à un horizon de trois ou quatre années, atteindre les 100%”. Selon ECOtechnics, “un besoin de financement du Trésor de presque 3 000 milliards de dinars par an est insoutenable à moyen terme, car il appelle une croissance rapide du taux d’endettement de l’État et, par la suite, du service de sa dette”.
En cas d’endettement classique de l’État, c’est-à-dire auprès des autres agents économiques que la Banque centrale, “cela va engager l’économie sur un sentier de croissance ralentie”, prévoit-il. À l’inverse, si cet endettement est monétisé, il aura pour conséquence une forte inflation qui aura pratiquement aussi les mêmes effets sur la croissance. Il va alléger la charge du service de la dette pour l’État, mais au détriment des ménages et des entreprises.
Source : La Liberte