Les diplomaties des deux pays se disent « préoccupées par le nombre croissant de violations du cessez-le-feu » dans l’est du pays.
L’Allemagne et la France, qui ont un rôle de médiateurs dans les tensions entre Russie et Ukraine, ont appelé, samedi 3 avril, « à la retenue » et à la « désescalade immédiate » entre les deux pays, se disant « préoccupées par le nombre croissant de violations du cessez-le-feu ».
Réaffirmant leur « soutien à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine », les diplomaties des deux pays se disent « préoccupées par le nombre croissant de violations du cessez-le-feu alors que la situation dans l’est de l’Ukraine s’était stabilisée depuis juillet 2020 », selon un communiqué commun.
Berlin et Paris appellent « les parties à faire preuve de retenue et à procéder à une désescalade immédiate », tout en disant suivre « avec une grande vigilance la situation, en particulier les mouvements de forces russes ».
Arrivée de soldats et de matériel russes à la frontière
Ces derniers jours, des responsables ukrainiens et américains se sont inquiétés de l’arrivée de milliers de soldats et de matériel russes à la frontière russo-ukrainienne.
Le président américain, Joe Biden, a promis à Kiev un soutien « indéfectible » face à « l’agression de la Russie » considérée comme le parrain militaire des séparatistes, malgré ses dénégations.
L’armée russe a également annoncé, vendredi, des manœuvres militaires destinées à simuler une défense face à une attaque de drones dans une région près de l’Ukraine.
Multiplication des heurts
Après une trêve d’une durée record durant la deuxième moitié de 2020 dans l’est de l’Ukraine, les heurts se sont multipliés depuis janvier entre séparatistes et forces ukrainiennes, chaque camp s’en rejetant la responsabilité. Vingt soldats ukrainiens sont morts en trois mois, contre 50 l’an passé.
La guerre dans l’est de l’Ukraine, qui a fait plus de 13 000 morts, a commencé en 2014 après une révolution pro-occidentale à Kiev qui avait été suivie de l’annexion de la Crimée par Moscou. La France et l’Allemagne sont parties prenantes au cadre de discussions dit « Normandie » avec la Russie et l’Ukraine et ont participé à la négociation des accords de paix de Minsk conclus en février 2015.
Les deux diplomaties appellent également dans le communiqué « à ce que cessent les restrictions à la liberté de mouvement » de la Mission spéciale d’observation de l’OSCE en Ukraine (MSOU), chargée de suivre les efforts de réduction des tensions.