Maison Blanche : La Serbie a entamé le retrait de ses forces des abords de la frontière du Kosovo

La Serbie a commencé à réduire ses effectifs militaires déployés le long de la frontière avec le Kosovo, ce qui constitue un pas positif vers la réduction des tensions régionales, a déclaré l'administration américaine, mardi.

"Nous avions déclaré publiquement avoir observé des forces serbes le long de la frontière, nous constatons également qu'elles ont commencé à s'éloigner, et c'est positif", a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, à la presse.

Et d'ajouter : "Cela contribuera à désamorcer les tensions. Cela ne les éliminera pas, mais cela contribuera à la désescalade".

Kirby avait tiré la sonnette d'alarme, la semaine dernière, au sujet de ce déploiement militaire "sans précédent", précisant qu'il comprenait des pièces d'artillerie de pointe, des chars et des unités d'infanterie mécanisée.

Le Département d'État a également indiqué, mardi, que le retrait avait commencé le 29 septembre.

"Nous attendons de la Serbie qu'elle persévère dans ses mesures de désescalade, notamment en poursuivant le retrait de ses forces jusqu'à ce qu'elles atteignent ou dépassent les seuils historiques", a déclaré Vedant Patel, porte-parole du Département d'État.

Un affrontement avait éclaté, à la fin du mois dernier, dans le village de Banjska, dans le nord du Kosovo, non loin de la frontière serbe, lorsqu'un groupe de Serbes armés avait bloqué un pont à l'aide de deux camions. Une fusillade avait alors éclaté après que le groupe a ouvert le feu contre la police, causant la mort d'un policier et en blessant un autre.

Les autorités serbes ont annoncé, mardi, l'arrestation de Milan Radoicic, homme politique serbe du Kosovo, qui était à la tête du groupe armé qui a affronté la police kosovare le 24 septembre.

Le premier ministre du Kosovo, Albin Kurti, a déclaré que le groupe armé serbe était mené par Radoicic, qui a ensuite accepté l'entière responsabilité des événements survenus dans le village de Banjska, dans le nord du Kosovo, source d'énormes tensions entre les deux pays voisins.

La région est le théâtre de troubles depuis le mois d'avril, lorsque les Serbes locaux ont boycotté les élections dans le nord du Kosovo, puis ont protesté contre l'élection de maires d'origine albanaise.

Les Albanais constituent le groupe ethnique le plus important au Kosovo, suivi par les Serbes, dont la moitié environ vit dans le nord du pays.

La semaine dernière, Kirby avait déclaré que le "cycle troublant de violences sporadiques s'était aggravé" au cours des derniers mois, et que l'attaque du mois dernier avait été "bien coordonnée et planifiée", les assaillants ayant utilisé une vingtaine de véhicules 4x4 pour le transport "d'une quantité alarmante d'armes d'un niveau de sophistication très élevé".

"Ce n'est pas le genre d'attaque menée au hasard, ou de manière impromptue, ni par un petit groupe. Les quantités et les types d'armes retrouvés représentent une menace pour la sécurité non seulement des militaires kosovars, mais aussi des membres des forces internationales, y compris les troupes de l'OTAN", a déclaré Kirby.

Le Kosovo a déclaré son indépendance de la Serbie en 2008 et a été reconnu par de nombreux pays, dont la Türkiye. Mais Belgrade n'a jamais reconnu le Kosovo et revendique le territoire comme lui appartenant.

Source: AA

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