Erdogan condamne fermement l'attaque israélienne au Qatar
- Le 10 Septembre 2025
Le premier ministre polonais, Donald Tusk, a dénoncé, mercredi 10 septembre, « une provocation à grande échelle » après l’interception de plusieurs « drones russes » entrés dans l’espace aérien de ce pays de l’OTAN et de l’UE, voisin de la Russie et de l’Ukraine.
Cette riposte militaire menée par l’armée de l’air polonaise contre des engins qui ciblaient le territoire ukrainien est une première pour un membre de l’OTAN depuis le début du conflit.
Le premier ministre polonais, Donald Tusk, a dénoncé, mercredi 10 septembre, « une provocation à grande échelle » après l’interception de plusieurs « drones russes » entrés dans l’espace aérien de ce pays de l’OTAN et de l’UE, voisin de la Russie et de l’Ukraine.
« Les avions [polonais et alliés] ont utilisé leurs armes contre les objets hostiles. Nous sommes en contact permanent avec le commandement de l’OTAN », a rapporté à l’aube le ministre de la défense polonais, Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, sur X, faisant état de « violations répétées » de l’espace aérien polonais. « De nombreux drones ont pénétré l’espace aérien polonais pendant la nuit et ont été confrontés aux défenses aériennes polonaises et de l’OTAN », a confirmé dans la matinée la porte-parole de l’Alliance atlantique, Allison Hart, sur X.
« C’est un acte d’agression qui a créé une menace réelle pour la sécurité de nos citoyens », a souligné le centre de commandement de l’armée polonaise sur le même réseau social.
Cet incident intervient alors que la Pologne a annoncé, mardi, la fermeture de la frontière de son pays avec la Biélorussie, en réponse aux manœuvres militaires communes russo-biélorusses, dites manœuvres Zapad-2025, qui doivent se dérouler du 12 au 16 septembre. Selon Donald Tusk, l’objectif de cet exercice est de simuler l’occupation du corridor de Suwalki qui s’étend le long de la frontière entre la Pologne et la Lituanie, cerné par l’enclave russe de Kaliningrad et la Biélorussie. Ce corridor est souvent considéré comme un « endroit fragile » de l’OTAN et qui pourrait être la première cible d’une hypothétique attaque russe.
Le principal aéroport de Varsovie, Chopin, a suspendu ses vols, selon le site de l’Administration fédérale de l’aviation américaine (FAA) en raison d’« une activité militaire imprévue liée à la sécurité de l’Etat ». L’aéroport a communiqué au sujet de cette fermeture à 5 h 35 (heure de Paris), affirmant qu’« aucune activité de vol n’a actuellement lieu ».
« Il ne s’agissait pas d’un seul Shahed [engin kamikaze de conception iranienne] que l’on pourrait qualifier d’accident, mais d’au moins huit drones d’attaque dirigés vers la Pologne », a dit le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dénonçant un « ciblage délibéré » de la part de Moscou et « un précédent extrêmement dangereux pour l’Europe ».
« Poutine ne cesse d’intensifier, d’étendre sa guerre et de tester l’Occident », a réagi le chef de la diplomatie ukrainienne, Andrii Sybiha. « Une réponse faible aujourd’hui ne fera que provoquer davantage la Russie, et les missiles et drones russes voleront alors encore plus loin en Europe », a-t-il estimé. « Le sentiment d’impunité de Poutine ne cesse de croître car il n’a pas été correctement puni pour ses crimes précédents », a-t-il ajouté.
« Nous avons assisté à la violation la plus grave de l’espace aérien européen par la Russie depuis le début de la guerre, et les indications suggèrent qu’il s’agissait d’un acte intentionnel, non accidentel », a pour sa part déclaré la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, sur X.
De son côté, Emmanuel Macron a condamné avec « la plus grande fermeté » cette « incursion de drones de russes » en Pologne, qui « est tout simplement inacceptable ». Le chef de l’Etat a aussi appelé Moscou à cesser sans tarder « cette fuite en avant ».
En août, Varsovie avait adressé à Moscou une note de protestation après la chute et l’explosion d’un drone dans l’est du pays, qualifiant cet incident de « provocation délibérée ».
Mardi, lors d’une visite en Finlande, le président polonais, Karol Nawrocki, a estimé que le chef du Kremlin était prêt à envahir d’autres pays. « Tout en attendant, bien sûr, une paix à long terme (…) qui est nécessaire à nos régions, nous pensons que Vladimir Poutine est prêt à envahir également d’autres pays », a assuré le président nationaliste polonais récemment élu.
Source: Le Monde