Quatre soldats ukrainiens ont été tués et deux autres blessés dans un bombardement dans l’est de l’Ukraine, a annoncé Kiev, le bilan quotidien le plus lourd depuis 2019 dans la région.
Cela porte à 19 le nombre total de militaires ukrainiens morts sur le front depuis le début de l’année.
Les séparatistes prorusses « ont à nouveau violé le cessez-le-feu et tiré sur des positions ukrainiennes » avec des mortiers, des lance-grenades et des mitrailleuses de gros calibre près du village de Choumy, à une trentaine de kilomètres au nord de Donetsk, a précisé l’armée ukrainienne dans un communiqué.
« Malheureusement, nous observons une escalade depuis le début de l’année », a déploré dans la soirée le président Volodymyr Zelensky, en présentant ses condoléances aux proches des soldats tués.
Le chef de l’état-major de l’armée ukrainienne est parti en avion pour le lieu du drame afin d’en « éclaircir toutes les circonstances », a souligné M. Zelensky.
Il a annoncé qu’il allait « prochainement » s’entretenir des tensions dans l’est avec le président russe Vladimir Poutine, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron, Berlin et Paris jouant le rôle de médiateurs entre Kiev et Moscou.
Malgré ses dénégations, le Kremlin est largement considéré comme le parrain militaire et économique des séparatistes.
Le bilan de vendredi, sans précédent depuis août 2019, semble sonner le glas de la fragile trêve qui tenait plus ou moins depuis juillet dernier.
« Partie au conflit »
Dans une déclaration commune publiée vendredi par la mission française à l’ONU, 45 pays « condamnent fermement la déstabilisation continue de l’Ukraine opérée par la Russie, et spécifiquement des actions de la Russie dans certaines zones des régions de Donetsk et Luhansk, en contradiction avec les engagements pris dans le cadre des accords de Minsk ».
« La Russie est une partie au conflit dans l’est de l’Ukraine et non pas un médiateur », assène le texte.
« En dépit des demandes claires de l’Assemblée générale (de l’ONU), la Russie n’est pas revenue sur son occupation temporaire de la Crimée. Au contraire, elle (y) poursuit les violations et abus flagrants des droits humains, et le renforcement de l’armée dans la péninsule », dénonce aussi la déclaration commune, publiée à l’occasion du 7e anniversaire de l’adoption le 27 mars 2014 à une écrasante majorité par l’Assemblée générale d’une résolution sur « l’intégrité territoriale de l’Ukraine ».
Parmi les signataires de la déclaration figurent les États-Unis, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la majeure partie des membres de l’Union européenne, la Turquie et le Costa Rica.
L’Ukraine a fait état de 50 soldats tués dans ses rangs en 2020, contre 100 l’année précédente.
L’est de l’Ukraine est en proie depuis 2014 à une guerre avec des séparatistes qui a fait plus de 13 000 morts et près d’un million et demi de déplacés.
L’intensité des violences a toutefois considérablement baissé depuis les accords de paix de Minsk conclus en 2015.
Source : AFP