Burkina Faso / Ghana : démarrage d'un projet d’interconnexion ferroviaire en 2022

Le coût du projet est estimé à environ 4,7 milliards d’euros.

Le ministre Burkinabè en charge des Transports, Vincent Dabilgou, et son homologue Ghanéen, John Peter Amewu’s, ministre du Développement du chemin de fer, ont déclaré jeudi, à Ouagadougou que le démarrage des travaux du projet d’interconnexion ferroviaire Burkina Faso-Ghana est prévu pour le premier trimestre de l'année 2022.

"Le coût du projet est évalué à 4,7 milliards d’euros. Le 30 novembre 2021, les deux parties vont entamer les négociations finales et dès le premier trimestre de l’année 2022, les travaux de démarrage vont proprement commencer", a déclaré Vincent Timbindi Dabilgou ministre des Transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière du Burkina Faso lors d’un point de presse conjoint.

Le ministre ghanéen du Développement du chemin de fer John Peter Amewu’s, a déclaré que sa visite à Ouagadougou permet "à nos deux pays de s’accorder sur l’exécution du projet de chemin de fer Ouagadougou-Tema".

"Il faut dire que ce projet va faciliter les échanges commerciaux entre le Burkina Faso et le Ghana à travers des services efficaces de fret et de transport de passagers. Nous sommes fiers de dire que le projet est en cours et la première étape technique a été exécutée avec satisfaction", a-t-il souligné.

Le projet consiste à la construction d'une ligne ferroviaire moderne de 782km, dont 320km sur le territoire burkinabè, entre le port de Tema et Ouagadougou.

La proposition de l’itinéraire en territoire burkinabé part de Ouagadougou, dessert Kombissiri, Manga, Béguédo, Garango, Tenkodogo, Bagré-Pôle, Zabré, Pô, et se termine au lien frontalier Dakola-Paga.

Quant au tracé en territoire ghanéen, il débute au Port de Tema, longe la partie Est du pays et chemine vers le port fluvial d'Akosombo pour desservir Ho et Yendi au nord.

Le ministre burkinabè des transports a expliqué que le futur train aura une vitesse de 160km/h pour les voyageurs et 120Km/h pour les marchandises avec une estimation annuelle de 2 à 3 millions de voyageurs et 7 à 17 millions de tonnes pour le fret.

Il a ajouté que la réalisation de l’interconnexion ferroviaire entre le Burkina Faso et la République du Ghana, permettra entre autres, l’amélioration de la balance commerciale des deux pays à travers une facilitation des transports et l’optimisation des coûts d’exploitation des véhicules automobiles par le basculement des surcharges sur le chemin de fer, la stabilisation des coûts de transport entrainant une réduction des prix des marchandises et la création de plus de 30.000 emplois directs et indirects pendant la phase de construction, l’amélioration des conditions économiques des zones traversées et la création d’activités génératrices de revenus dans les gares et tout le long du chemin de fer.

A cela, il faut ajouter l’amélioration de l’écoulement des produits de la zone de Bagré-Pôle sur le marché, l’amélioration des exportations de minerais vers les ports, de la sécurité et de la sûreté des transports terrestres, la réduction de la pauvreté locale et la préservation du réseau routier, sujet à des dégradations précoces résultant des surcharges.

Le chemin de fer passera pas 55 gares, dont 10 au Burkina Faso.

Le Comité conjoint d’expert qui a travaillé alternativement au Burkina Faso et au Ghana, appuyé par la mission d’assistance technique, a, après l’évaluation multicritères des entreprises, retenu trois entreprises consortiums, techniquement aptes et financièrement fortes pour réaliser le projet.

Ces trois consortiums ont été qualifiés en 2019 pour la suite de la sélection du partenaire privé chargé de construire et d’exploiter la liaison ferroviaire. Il s’agit des consortiums China Railway n°10, African Global Development et Frontline Capital Advisors, a expliqué Dabilgou.

Les deux pays ont pris la décision de s’attacher l’expertise du consortium italo-ghanéen, Team Engineering/Vision Consult, pour leur fournir des services d’assistance-conseil en ingénierie ferroviaire, juridique et économico-financier dans la dynamique d’une mise en œuvre efficiente et intelligente du projet.

La mission de l’Assistant Technique porte sur la réalisation des études préliminaires et de faisabilité, l’appui à la sélection du partenaire privé, la validation des études techniques, le suivi-contrôle et la réception des travaux de construction de la liaison ferroviaire.

Source : AA

De la même section Economie