Le parquet de la République près le tribunal de Sidi M’hamed d’Alger, en Algérie, évoque la thèse « d’actes délibérés et subversifs » à l’origine des feux de forêt ayant fait une quarantaine de morts et des dizaines de blessés dans l’est du pays en août dernier.
« Le parquet de la République près le tribunal de Sidi M’hamed, section nationale de lutte contre les crimes terroristes et subversifs, informe l’opinion publique que dans le cadre de la lutte contre les feux de forêt ayant touché plusieurs wilayas du pays telles que Sétif, Jijel et El Tarf, des faits constituant des actes subversifs, des réquisitions nous ont été prévenues des parquets de la République près les tribunaux de ces régions. Ces réquisitions sont accompagnées de rapports informatifs et de procédures d’instruction réalisés par la Police judiciaire », a indiqué le parquet dans un communiqué, rendu public lundi soir.
Ces rapports, a ajouté la même source, font ressortir que les forêts situées dans le ressort juridictionnel de ces tribunaux « ont été incendiées délibérément » et « fait plusieurs victimes et des dégâts matériels importants ».
Selon le même document, les « éléments préliminaires de l’enquête ont établi que ces incendies ont été commis dans l’intention de semer l’effroi au sein de la population et de créer un climat d’insécurité ».
Considérant ces faits comme étant « des actes terroristes », le parquet demande aux tribunaux chargés des enquêtes jusque-là de se dessaisir au profit de la section de lutte contre les crimes terroristes et subversifs du tribunal de Sidi M’hamed.
« Ces faits entrent dans le cadre de la compétence de la section de lutte contre les crimes terroristes et subversifs du tribunal de Sidi M'hamed. De ce fait, le parquet de la République a requis, en application des dispositions des articles 211 bis 16 et suivants du Code de procédure pénale, 87 bis, 87 bis 6 du Code pénal, les parquets de la République concernés de se dessaisir de l'enquête ouverte dans ces affaires au profit de la section de lutte contre les crimes terroristes et subversifs du tribunal de Sidi M'hamed », a conclu la même source.
Plusieurs wilayas (départements) de l’est algérien ont été endeuillées, le 17 août dernier, par des incendies de forêt. Le bilan des pertes humaines était très lourd, notamment à El Tarf et Souk Ahras, à la frontière avec la Tunisie, où 43 personnes ont trouvé la mort, alors que 200 autres ont été gravement blessées. Les flammes avaient alors cerné des agglomérations surprenant les habitants ayant peiné pour se sauver.
Le 22 août dernier, les services de la gendarmerie algérienne ont annoncé l’arrestation de 13 suspects accusés d'être à l'origine des incendies de forêts ravageurs à l’est du pays. Durant l’été 2021, rappelons-le, des incendies de la même ampleur ont ravagé le massif forestier de la région de Kabylie (100 km à l’est d'Alger).
À l'époque, les autorités algériennes avaient accusé le mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) et Rachad, deux organisations classées comme « terroristes » par le Haut conseil de sécurité (HCS) « d’être derrière les incendies meurtriers qui ont frappé plusieurs régions du pays notamment la Kabylie ».
De nombreuses personnes accusées d’être à l'origine de ces feux ont été alors arrêtées et placées en détention provisoire. Leur procès n’est toujours pas programmé.
Source : AA