Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a annoncé, dimanche, que le journaliste tunisien, Ghassen Ben Khalifa, ayant été arrêté et dont le dossier avait été transféré au pôle judiciaire de lutte antiterroriste a été libéré.
Par voie de communiqué consulté par l'Agence Anadolu, le SNJT a affirmé "durant la matinée de ce dimanche 11 septembre 2022, notre confrère Ghassan Ben Khalifa, qui a été détenu pendant 5 jours, a été libéré avec l'autorisation du Parquet du Pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme."
L'épouse du journaliste indépendant, Maroua Cherif, avait déclaré, mardi dernier, à l'Agence Anadolu que "des hommes en civil avaient, sans mandat judiciaire, pris d'assaut notre maison et amené de force mon mari au siège de la Brigade criminelle d’El Gorjani (centre de la capitale Tunis)" en notant "qu'ils ont confisqué son cellulaire, son ordinateur personnel, et l'ordinateur de son frère du domicile de ses parents".
"Le parquet a décidé de transférer Ghassen au pôle judiciaire de lutte antiterroriste, sans pour autant dévoiler le lieu de sa détention et sans autoriser son avocat à le voir pendant plus de deux jours," a-t-elle affirmé.
Vendredi dernier, des dizaines de journalistes de la capitale, Tunis, avaient participé, à l'appel du SNJT, à une marche en signe de protestation contre l'arrestation par les autorités de leur collègue Ghassan Ben Khalifa.
Les journalistes tunisiens avaient scandé des slogans appelant à la liberté d'expression et de la presse tels que "La liberté pour la presse tunisienne", "Constants dans la défense de la liberté de la presse" et "Un quatrième pouvoir et non pas un pouvoir soumis".
Les autorités tunisiennes n'ont pas émis de commentaire en ce sens.
La Tunisie traverse une grave crise politique depuis le 25 juillet 2021, date à laquelle le Chef de l'Eat avait engagé une série de mesures d'exception, dont le limogeage du gouvernement et de la nomination d’un nouvel exécutif, de la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et du Parlement, tout en légiférant, par voie de décrets présidentiels et de la promulgation d'une nouvelle Constitution, à la faveur du référendum du 25 juillet 2022, et en annonçant des élections législatives anticipées.
Plusieurs forces politiques et sociales tunisiennes, rejettent les mesures de Saïed et les considèrent comme étant "un coup d'État contre la Constitution de 2014" et une consécration d'un pouvoir absolu et individuel, tandis que d'autres partis les soutiennent, estimant qu'il s'agit d'une "restauration du processus de la Révolution de 2011", qui avait fait chuter l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).
Source : AA