L'accueil par la Tunisie du chef du Polisario, un acte « dangereux et injustifié » selon Rabat

Le gouvernement marocain a fustigé une nouvelle fois l'accueil réservé au chef du Front Polisario, Ibrahim Ghali, par les autorités tunisiennes, à l’occasion de la tenue du Forum économique Japon-Afrique (Ticad 8) à Tunis, estimant qu’il s’agit d'un « acte dangereux et injustifié ».

C’est ce qui ressort des déclarations du porte-parole du gouvernement marocain, Mustapha Baïtas, lors d'une conférence de presse tenue à l'issue du Conseil de gouvernement.

Une crise diplomatique a éclaté entre le Maroc et la Tunisie après l’accueil par le président tunisien, Kaïs Saïed du chef du Front Polisario, Brahim Ghali, qui a participé à la huitième Conférence internationale de Tokyo pour le développement en Afrique (Ticad 8) qui se tenait dans la capitale tunisienne les 27 et 28 août 2022.

« La démarche initiée par la Tunisie est un acte dangereux et injustifié, et le communiqué de la diplomatie marocaine était clair », a déclaré le porte-parole du gouvernement marocain.

Et Baïtas d'ajouter : « Cet acte a été condamné par tous, ainsi que par toutes les composantes du peuple marocain, d'autant plus qu'il a heurté profondément les sentiments du peuple marocain et de ses forces vives ».

« Au cours de la dernière période, les peuples marocain et tunisien, ont exprimé, à travers leurs forces vives, leur rejet clair et explicite de ce comportement », a souligné le responsable marocain.

Le porte-parole de l’Exécutif marocain a indiqué que « ce comportement ne reflète aucunement la volonté des deux peuples de renforcer leurs relations fraternelles et historiques, et sur laquelle le roi (Mohammed VI) n’a cessé de mettre l’accent ».

Le Maroc avait décidé de rappeler son ambassadeur en Tunisie, et d’annuler sa participation au 8e sommet de la Ticad, après l’invitation par Tunis, du chef du Front Polisario.

Par voie de communiqué, le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, a estimé que « l’accueil réservé par le chef de l’Etat tunisien au chef de la milice séparatiste, est un acte grave et inédit, qui heurte profondément les sentiments du peuple marocain et de ses forces vives ».​​​​​​​

De son côté, Tunis a assuré avoir « maintenu sa totale neutralité sur la question du Sahara dans le respect de la légitimité internationale », prônant une « solution pacifique et acceptable par tous ».

« La Tunisie respecte les résolutions des Nations Unies et celle de l'Union africaine », avait insisté le ministère tunisien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Rabat, qui contrôle près de 80% de ce territoire, insiste sur son droit à la région du Sahara et propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté, tandis que le Front Polisario réclame un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU, proposition soutenue par l'Algérie, qui accueille des réfugiés de la région contestée.

Source : AA

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