La Tunisie abrite, les 27 et 28 août courant, la huitième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) dont les évènements parallèles ont été lancés depuis le début de cette semaine, dans l'un des hôtels prestigieux de la capitale, Tunis.
Berceau des civilisations, la Tunisie a été officiellement désignée pays hôte de la TICAD, en date du 16 juillet 2020, après avoir obtenu l'accord d'accueillir l'évènement, en marge de la 33ème session ordinaire des chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Union africaine, tenue les 9 et 10 février de la même année, à la capitale éthiopienne, Addis-Abeba. Il s'agit du deuxième pays africain à organiser la TICAD, après le Kenya en 2016.
Cet évènement économique d'envergure mondiale est organisé conjointement, par le Japon, la Commission de l’Union africaine (CUA), les Nations unies (ONU), le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et la Banque mondiale (BM) afin de débattre sur trois grands axes et qui sont les suivants : Atteindre une croissance durable et inclusive avec une réduction des inégalités économiques, Parvenir à une société durable et résiliente fondée sur la sécurité humaine et enfin Construire une paix et une stabilité durables en soutenant les propres efforts de l'Afrique, dans un contexte marqué par les répercussions de la pandémie du coronavirus ainsi que de la guerre russo-ukrainienne.
Un séminaire placé sous le nom "Vers une Transition Energétique en Afrique : Comprendre et assurer des transitions énergétiques justes en Afrique" s'est tenu, ce vendredi, à un jour du démarrage des travaux de la Conférence, en vue de discuter des voies et des moyens pour une transition énergétique juste dans divers pays africains, ainsi que de ses impacts environnementaux sur leurs économies.
En effet, le panel a permis d'échanger sur les solutions optimales pour la transition énergétique en Afrique et d'identifier les avantages et les inconvénients d'une transition énergétique progressive, ainsi que d'aborder la manière dont les pays africains financent la transition énergétique durable et les mesures qui peuvent être prises pour réduire les risques d'investissement dans l'énergie durable.
La ministre de l'Industrie, des Mines et des Energies renouvelables, Neila Nouira Gongi, a prononcé une allocution au début du séminaire, dans laquelle elle a souligné la grande importance du thème évoqué. Elle a, en outre, tenu à remercier tous les partenaires et les invités présents.
"Nous voulons une transition juste et sobre en carbone à une époque où 640 millions citoyens du continent africain n'ont pas accès à l'énergie renouvelable. Il s'agit d'une situation précaire", a-t-elle expliqué.
Par ailleurs, les participants ont, en outre, évoqué l'urgence de garantir les options énergétiques abordables car, 80% d'Africains n'a aucun accès à l'énergie propre même pour ceux qui ont les moyens pour se le permettre, en raison de problèmes au niveau de l'infrastructure. L'objectif de la décarbonisation demeure une obligation, quelque cent mille individus rendant l'âme chaque année, selon eux.
Le Directeur général de l’Agence Nationale pour la Maîtrise de l’Energie(ANME), Fathi Hanchi, a lui aussi, tenu un discours, dans lequel il a renouvelé l'engagement de la Tunisie à plus de collaboration dans le cadre d'un partenariat régional et international pour répondre à la problématique de la transition énergétique, ainsi que la détermination du pays à entretenir ces liens forts.
Il a, cependant, souligné un facteur important, celui de la disparité entre les pays africains: "Il n'y a pas de solution pour tous les pays, il faut mettre en place une mosaïque de solutions qui respectent la particularité de chaque peuple", a-t-il noté, appelant à profiter, en ce sens, des différentes expériences et interventions outre l'appui d'organismes internationaux tels que le PNUD ou autres programmes des Nations unis.
En tant que membre fondateur de l’Organisation de l’Unité Africaine (actuelle UA), la Tunisie a joué un rôle de pionnier dans l’établissement de ses piliers et a soutenu l’action africaine commune en adhérant aux objectifs et plans de l’Union Africaine visant à créer une entité intégrée et prospère et un espace stable pour le peuple africain et les générations à venir. Le pays abrite trois organismes de l’Union Africaine : l’Institut Panafricain de la Statistique, l’Organisation Panafricaine de la Propriété Intellectuelle et le Centre Africain d’Excellence des Marchés Inclusifs.
Quant aux relations de coopération entre le Japon et la Tunisie, elles n’ont cessé de se développer et de s’élargir aux domaines d’intérêts communs, depuis l'établissement des relations diplomatiques en juin 1956 et ce, grâce à des échanges de visites des Hauts Responsables des deux pays.
Source : AA