Tunisie: la centrale syndicale menace de faire grève dans le secteur public

L'Union générale tunisienne du travail (Ugtt – centrale syndicale) a menacé, jeudi, par la voix de son secrétaire général, Noureddine Taboubi, de recourir à la grève dans le secteur public, sur fond de revendications sociales.

Taboubi s'exprimait lors d'un évènement syndicale organisé dans le gouvernorat de Sfax (sud), fief historique de l’Ugtt, et suivi par le correspondant de l’Agence Anadolu.

Le secrétaire général de la centrale syndicale a déclaré que l’Ugtt « mènera une autre grève générale dans le secteur public et la fonction publique, dont la date n'a pas encore été fixée, sur fond de revendications sociales ».

« Nous n'avons pas trouvé d'oreille attentive après la grève générale du 16 juin » a déploré Taboubi, ajoutant : « nous sommes toujours ouverts au dialogue (avec le gouvernement) ».

Le secrétaire général de l'Ugtt a souligné, en outre, que « Le gouvernement n'a rien fait pour contenir la flambée des prix et remédier à la pénurie de certains médicaments (..) Il doit assumer pleinement ses responsabilités à cet égard ».

Une grève nationale, largement observée dans toutes les villes tunisiennes, avait déjà paralysé le pays le 16 juin dernier. Transports publics à l’arrêt, bureaux de postes fermés, vols en provenance et à destination de l'aéroport international de Tunis annulés, la grève de 24 heures à l’appel du principal syndicat du pays, avait touché des pans entiers du service public en Tunisie.

Pour l’heure, aucun commentaire n’a été émis par les autorités tunisiennes au sujet de la menace de grève de l’Ugtt, alors que le pays fait face à de graves difficultés économiques et financières, avec une dette de plus de 100% du PIB, une inflation qui dépasse 6%, une croissance faible de près de 3% et un taux de chômage culminant à plus de 18%.

La Tunisie est en proie, depuis le 25 juillet dernier, à une crise politique aiguë lorsque le président de la République, Kaïs Saïed, avait imposé des « mesures d’exception », s'agissant entre autres de la dissolution du Parlement ainsi que du Conseil supérieur de la magistrature tout en légiférant par voie de décrets présidentiels.

Le chef de l’État, avait dévoilé en décembre dernier une feuille de route censée sortir le pays de la crise politique, dans laquelle il a annoncé un référendum sur le projet de nouvelle Constitution le 25 juillet 2022, avant des législatives anticipées le 17 décembre prochain, après révision de la loi électorale.

Plusieurs forces politiques et sociales tunisiennes, rejettent les décisions de Saïed, qu'elles considèrent comme étant « un coup d'Etat contre la Constitution », tandis que d'autres partis les soutiennent, estimant qu'il s'agit d'une « restauration du processus de la Révolution » de 2011, qui avait fait chuter l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).

Source : AA

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