Tunisie : Saïed annonce une nouvelle loi électorale

Le Président tunisien Kais Saïed a annoncé lundi qu'une loi serait élaborée pour élire les membres du Parlement et du Conseil des districts afin de permettre aux "marginalisés" et aux "éliminés" de participer à la prise de décision, tout en accusant des "parties d'inventer des crises et détourner l'attention des gens des vrais problèmes".

C'est ce qui ressort de son discours alors qu'il se rendait dans un bureau de vote de la capitale, Tunis, qui a été diffusé à la télévision d'État, coïncidant avec le début du référendum sur la nouvelle Constitution à l'intérieur du pays.

"Une loi électorale sera rédigée pour élire les membres du Parlement, du Conseil des régions et des districts conformément à ce qui a été énoncé dans la (nouvelle) Constitution, permettant à ceux qui étaient complètement marginalisés et éliminés de participer à la prise de décision", a-t-il déclaré.

Et Saïed d'ajouter "un texte sera issu du nouveau projet de Constitution qui clarifie le rôle du Conseil national des régions et des districts, composé d'élus représentant ces zones".

Saïed a indiqué que la première tâche de l'État est de consolider son intégration, soulignant que le deuxième conseil (celui des régions et des districts) n'est qu'un moyen pour préserver le peuple de la marginalisation dans le domaine économique et du développement.

"Un texte sera publié clarifiant les relations entre les deux conseils", a-t-il signalé sans fournir d'amples détails.

L'article 81 de la nouvelle Constitution dispose que le Conseil national des régions et des districts soit composé d'élus de ces régions et districts.

Le chapitre 85 dispose que le Conseil des régions et des districts exerce des pouvoirs de contrôle et de responsabilité sur diverses questions liées à la mise en œuvre du budget et des plans de développement.

Dans un autre contexte, le Président tunisien a accusé des parties (sans les nommer) d'inventer des crises et de détourner l'attention du peuple des vrais problèmes, tout en leur promettant un "procès équitable".

"Ils inventent des crises pour détourner l'attention des affaires et des problèmes réels. Ils croient qu'ils sont exempts de responsabilité et de procès équitables jusqu'à ce que l'argent pillé à l'étranger revienne, a-t-il déclaré. Avec nos armes et nos idées, nous construirons une nouvelle république fondée sur la vraie liberté, la vraie justice et la dignité nationale. Nous allons commencer une nouvelle histoire basée sur la responsabilité devant le peuple, loin de ce qu'on a vu au Parlement (...)."

Le chef de l'État a indiqué que "le peuple est tenu à régler cela par le vote et ne pas laisser la Tunisie en proie à ceux qui la traquent à l'intérieur et à l'extérieur".

Le vote référendaire sur la nouvelle Constitution a démarré à 06h00 du matin (heure tunisienne), (05h00GMT).

Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes au milieu d'un important dispositif sécuritaire pour recevoir les électeurs.

Le 25 mai, le Président tunisien Kais Saïed avait publié un décret appelant les électeurs à voter sur une nouvelle Constitution pour le pays le 25 juillet, lors d'un référendum populaire.

Saïed avait publié, le 30 juin, dans le journal officiel de la République tunisienne (JORT), le nouveau projet de Constitution, qui sera soumis à référendum le 25 juillet et amendé le 8 du même mois.

Selon les chiffres annoncés par l'Instance supérieure indépendante des élections (ISIE), 9 296 064 personnes sont invitées à participer au référendum, dont 348 876 électeurs à l'étranger.

Malgré la polémique actuelle, les observateurs de la situation en Tunisie estiment que les résultats du référendum seront en faveur de l'adoption et de la mise en œuvre de la nouvelle Constitution proposée par Saïed.

Source : AA

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