Tunisie : Le "Front du salut" appelle à boycotter le référendum et adhérer à la Constitution de 2014

Le Front de salut national tunisien a appelé, lundi, au boycott du référendum sur une nouvelle constitution prévu pour le 25 juillet, confirmant son adhésion à la Constitution de 2014.

C'est ce qui ressort du discours prononcé par Jawhar Ben Mbarek, membre du Front du salut national, lors d'une conférence de presse tenue dans la capitale Tunis.

Mbarek a déclaré "nous rejetons cette voie (les mesures du président Kais Saïed) et le référendum".

"Un président de la République élu sur la base de la Constitution de 2014 ne peut suspendre sa mise en œuvre et l'abolir, unilatéralement, sans la volonté du peuple", a-t-il ajouté.

Ben Mbarek a appelé le peuple tunisien à "boycotter le référendum et à ne pas y prêter attention pour ne pas soutenir un système théocratique autoritaire, le système individuel".

"Le Front de salut national adhère à la Constitution de 2014, c'est la constitution légitime du peuple tunisien, d'hier, d'aujourd'hui et de demain", a souligné le membre du Comité exécutif du Front du salut.

Il a poursuivi: "nous ne reconnaîtrons que la Constitution de 2014 même après le 25 juillet", soulignant qu'"elle restera une icône de la révolution et se transformera en une icône de la résistance".

Mardi dernier, le président du pays, Kais Saïed, avait appelé les Tunisiens à voter "oui" sur le projet de constitution qui sera soumis à un référendum populaire le 25 juillet, selon la présidence.

Le locataire de Carthage a déclaré qu'"il n'y a nulle crainte pour les libertés et les droits, si les textes de loi les placent sous contrôle populaire, que ce soit au sein du premier ou du deuxième conseil".

Le nouveau projet compte 142 articles, accordant de larges pouvoirs au président de la République, contrairement à la Constitution de 2014, qui prévoyait un système quasi-parlementaire.

Le référendum s'inscrit dans le cadre de mesures exceptionnelles que le président tunisien avait imposé le 25 juillet 2021, en limogeant le Chef du gouvernement, en suspendant les activités du Parlement avant de le dissoudre le 30 mars 2022, et en légiférant par voie de décrets.

Saïed a également décidé d’avancer la date des élections législatives du 17 décembre prochain.

Source : AA

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