Depuis le début de la guerre à grande échelle contre l’Ukraine les troupes russes, entre autres crimes contre l’humanité, ont procédé à des déportations massives des Ukrainiens en Russie, ce qui est de nature violente. Le nombre exact de déportés n’est pas connu, car la plupart de ces cas surviennent sur les territoires occupés et peuvent varier de 800 000 à 1,5 million de personnes, parmi lesquelles au moins 300 000 enfants.
V. Poutine considère la question de s’emparer de l’Ukraine de manière systématique et complète. Le facteur humain est l’un des plus graves et revêt une importance particulière pour la Russie. En expulsant les Ukrainiens (jeunes, en âge de procréer et de travailler), Poutine résout le problème démographique de la Russie qui est devenu catastrophique en 2021-2022 et est particulièrement pertinent pour les régions reculées et économiquement déprimées de la Fédération Russe devenant désertes. Pas étonnant que le président russe ait signé un décret sur la réinstallation de près de 100 000 Ukrainiens emmenés de force en Sibérie et dans le cercle polaire arctique en leur accordant la citoyenneté russe dans le cadre d’une procédure accélérée. Semblable à la façon dont Staline a expulsé de force les Ukrainiens dans les années 1930 et 1940. Au XXe siècle utilisant leur travail comme une force motrice pour créer l’infrastructure résidentielle et industrielle de l’URSS, V. Poutine envisage d’utiliser les Ukrainiens comme esclaves légaux dans les régions les plus difficiles à vivre de la Russie.
En parallèle Poutine prive l’Ukraine d’une composante démographique. Dans son concept les Ukrainiens doivent être soit détruits soit expulsés (en fait expulsés de leur patrie) pour la solution finale de la « question ukrainienne ». Le départ des Ukrainiens vers l’Europe n’est pas optimale pour la Russie car les réfugiés ukrainiens pourront rentrer après la guerre pour reconstruire l’Ukraine.
Ainsi la déportation des Ukrainiens vers la Russie devient menaçante. Les Ukrainiens sont déportés en Russie dans le cadre des soi-disants « couloirs verts » pour l’évacuation des civils. Par exemple, en une seule journée du 24 mars plus de 15 000 citoyens ont été déportés de Marioupol à Rostov. Les personnes sont emmenées dans des camps de filtration à Taganrog ou Rostov où elles sont réparties pour être transportées en Sibérie, en Extrême-Orient et au-delà du cercle polaire arctique. La Russie viole complètement la Convention de Genève sur le traitement des civils et dicte ses conditions aux Ukrainiens sur les territoires occupés. Les documents sont retirés aux personnes déplacées en Russie en échange de la fourniture de logement et leur retour en Ukraine est très difficile et problématique. Cela nécessite la participation des pays tiers pour assurer le passage des frontières.
Poutine cherche à faire la guerre de longue haleine, fastidieuse et épuisante pour l’Ukraine dont les objectifs sont atteints non seulement sur le champ de bataille, mais aussi à travers d’autres outils d’agression hybride. La déportation forcée est également l’une des options pour le génocide des Ukrainiens, leur expulsion forcée, tout comme l’Empire soviétique. Poutine a créé la plus grande catastrophe géopolitique et ethno-sociale du 21e siècle dont la tragédie devient de plus en plus massive avec chaque jour de la guerre.
A.L pour Maghreb Aujourd'hui
