France : Le RN et ses alliés sous le feu d’un nouveau scandale financier européen

Le Rassemblement national (RN) et ses partenaires européens sont à nouveau rattrapés par des soupçons de détournements de fonds publics.

Selon un rapport confidentiel cité par Le Monde ce jeudi, la direction des finances du Parlement européen affirme que le groupe Identité et démocratie (ID), auquel appartenait le RN durant la précédente mandature, a dépensé de manière irrégulière au moins 4,33 millions d’euros de crédits européens. Ces fonds, destinés exclusivement au fonctionnement des groupes parlementaires, auraient été utilisés pour financer des contrats opaques, des dons injustifiés, et des prestataires liés à la mouvance néofasciste gravitant autour du RN.

Le document de 31 pages, révélé par Le Monde et plusieurs partenaires européens (dont Die Zeit, Kontraste et Falter), dénonce des pratiques systématiques d’irrégularités : appels d’offres fictifs, absence de mise en concurrence, surfacturation et enrichissement de sociétés proches du RN, notamment Unanime (rebaptisée Europacomm) et e-Politic, toutes deux liées à Frédéric Chatillon, ancien du GUD et prestataire historique du parti.

L’administration parlementaire estime que ces sociétés ont engrangé plus de 3,6 millions d’euros sur des contrats où les règles européennes n’ont pas été respectées. Dans le cas d’Unanime, la société aurait même remporté un marché sans candidature formelle et sans disposer des capacités techniques exigées. Elle aurait entièrement sous-traité ses prestations tout en dégageant une marge jugée injustifiable.

L’ancien secrétaire général du groupe ID, Philip Claeys, conteste les accusations et défend la régularité des dépenses, insistant sur le contrôle annuel exercé par le cabinet RSM Belgium. Il soutient aussi que les prestations d’Unanime et d’e-Politic étaient conformes aux besoins du groupe, tout en reconnaissant des manquements formels dans certaines procédures.

Le rapport va plus loin et pointe également des subventions déguisées, destinées à des structures amies, dont le magazine autrichien Zur Zeit ou une société liée à un élu d’Alternative pour l’Allemagne (AfD).

La direction du Parlement recommande le remboursement intégral des sommes en question et envisage de saisir l’Office européen de lutte antifraude (OLAF), voire le parquet européen.

Pour rappel, le Rassemblement national a été frappé en mars 2025 par une condamnation retentissante liée à l’affaire des assistants parlementaires fictifs au Parlement européen. Marine Le Pen a été reconnue coupable de détournement de fonds publics, avec un rôle central dans ce système qui aurait détourné environ 4,4 millions d’euros.

Elle a écopé d’une peine de quatre ans d’emprisonnement – dont deux ans ferme avec bracelet électronique – assortie d’une amende de 100 000 euros, ainsi que d’une interdiction d’exercer ses droits civiques (inéligibilité) pendant cinq ans, immédiatement applicable, la rendant ainsi inéligible jusqu’en 2030 et exclue des prochaines élections de 2027.

Source: AA

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