L’Algérie a attiré moins d’Investissements directs étrangers (IDE) en 2021, selon le rapport de la Conférences des nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) sur les investissements dans le monde durant l’année dernière, publié le 9 juin 2022.
En effet, le flux des IDE vers l’Algérie l’année dernière a atteint 870 millions contre 1,14 milliards de dollars en 2020, année marquée par la propagation de la pandémie de la Covid-19.
Cependant, selon le rapport de la Cnuced, à l’exception du Maroc, qui a vu le flux des IDE augmenter en passant de 1,4 milliards de dollars en 2020 à 2,1 milliards de dollars, la plupart des autres pays de l’Afrique du Nord ont vu leurs flux des IDE baissé en 2021. Ainsi, pour l’Egypte, le flux des Investissements directs étrangers est passé de 5,8 milliards de dollars en 2020 à 5,1 milliards USD l’année dernière, soit une baisse de 12%. Malgré cette baisse, l’Egypte est restée est le deuxième plus grand bénéficiaire d’IDE en Afrique. Le flux des IDE vers la Tunisie est quant à lui resté stable avec 660 millions de dollars en 2021 et 652 millions en 2020.
La région de l’Afrique du Nord est la seule du continent africain à enregistrer une baisse de 5 % des IDE l’année dernière. La région a attiré 9,3 milliards de dollars d’IDE en 2021 contre 9,8 milliards USD l’année d’avant.
L’Afrique australe est la région africaine qui a attiré le plus d’IDE en 2021, avec 42 milliards de dollars. Elle est suivie de l’Afrique de l’ouest avec 14 milliards de dollars d’IDE, soit une hausse de 48%. L’Afrique de l’est a attiré 8,2 milliards de dollars d’IDE, soit une hausse de 35%, tandis que les flux d’IDE vers l’Afrique centrale se sont stabilisés à 9,4 milliards.
Les IDE vers l’Afrique ont atteint un record
Selon le rapport de la Cnuced, les flux des IDE vers l’Afrique ont atteint un record en 2021, avec 83 milliards de dollars. C’est plus du double du total enregistré en 2020, alors que la pandémie de COVID-19 a pesé lourdement sur les flux d’investissement vers le continent.
« Malgré cette forte croissance, les flux d’investissement vers l’Afrique n’ont représenté que 5,2 % des IDE mondiaux, contre 4,1 % en 2020 », note le rapport, expliquant que « la plupart des pays d’Afrique ont connu une hausse modérée des IDE en 2021. En effet, il est à noter qu’environ 45 % du total est lié à une transaction financière intra-entreprise en Afrique du Sud. » Selon la même source, les plus gros détenteurs d’actifs étrangers en Afrique sont restés européens, avec en tête les investisseurs du Royaume-Uni (65 milliards de dollars) et de la France (60 milliards de dollars).
Les investissements nouveaux sont restés faibles mais les projets dans les énergies renouvelables ont augmenté sur le continent africain. « Malgré la tendance globalement positive des IDE sur le continent, le total des annonces de projets nouveaux est resté faible, à 39 milliards de dollars, ne montrant qu’une modeste reprise par rapport aux 32 milliards de dollars enregistrés en 2020 – et bien en dessous des 77 milliards de dollars enregistrés en 2019 », indique le rapport, qui ajoute : « Parallèlement, le nombre de projets internationaux dans le domaine des énergies renouvelables en Afrique a grimpé à 71 – soit près du double des 36 enregistrés en 2011».
Les IDE mondiaux ont augmenté en 2021
Après une baisse enregistrée en 2020 due à la pandémie de la Covid-19, les IDE mondiaux ont augmenté l’année dernière grâce « à l’essor de l’activité de fusions » et acquisitions » et « à la croissance rapide du financement de projets internationaux », indique la Cnuced dans son rapport, notant que « la reprise a profité à toutes les régions » et que « près des trois quarts de la croissance mondiale des IDE ont été concentrés dans les économies développées, où les flux ont grimpé de 134 %. »
En 2021, les flux des IDE dans le monde ont atteint 1582,3 milliards de dollars contre 963,1 milliards de dollars en 2020. La Cnuced note que « les investissements étrangers mondiaux sont revenus aux niveaux d’avant la pandémie en 2021, mais l’incertitude plane ».
« Les flux vers les économies en développement ont augmenté de 30 % pour atteindre 837 milliards de dollars – le niveau le plus élevé jamais enregistré – en grande partie grâce à une forte croissance en Asie, une reprise partielle en Amérique latine et dans les Caraïbes et une reprise en Afrique », selon le rapport, qui ajoute que « la part des pays en développement dans les flux mondiaux est restée légèrement supérieure à 50 %. »
Selon le même rapport : Les 10 principales économies pour les entrées d’IDE en 2021 étaient les États-Unis (367,3 milliards $), la Chine (180,9 milliards $), Hong Kong (Chine) (140,6 milliards $), Singapour (99 milliards $), le Canada (59,6 milliards $), le ,Brésil (50,3 milliards $), l’Inde (44,7 milliards $), l’Afrique du Sud (40,8 milliards $), la Russie (38,2 milliards $) et le Mexique (31,6 milliards $).
« L’Asie en développement, qui reçoit 40 % des IDE mondiaux, a vu ses flux augmenter en 2021 pour la troisième année consécutive pour atteindre un niveau record de 619 milliards de dollars », note le rapport, qui ajoute que « les IDE en Chine ont augmenté de 21% et en Asie du Sud-Est de 44%, mais l’Asie du Sud a fait le chemin inverse, chutant de 26% alors que les flux vers l’Inde se sont réduits à 45 milliards de dollars. »
L’année dernière, selon la même source, « les IDE en Amérique latine et dans les Caraïbes ont augmenté de 56 %, la croissance de 74 % de l’Amérique du Sud étant soutenue par une demande accrue de matières premières et de minéraux verts. »
Pour les économies structurellement faibles, vulnérables et de petite taille, les IDE ont augmenté de 15 %. Cependant, l’afflux vers les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement ne représentait que 2,5 % du total mondial en 2021, contre 3,5 % en 2020.
Perspectives mondiales des IDE pour 2022
Pour les perspectives mondiales des IDE en 2022, la Cnuced anticipe une baisse. « Cette année, le climat des affaires et des investissements a radicalement changé car la guerre en Ukraine a entraîné une triple crise de prix élevés des denrées alimentaires et du carburant et un financement plus serré. » Parmi les autres facteurs qui assombrissent l’horizon des IDE, la même source cite « les nouveaux impacts de la pandémie, la probabilité de nouvelles hausses des taux d’intérêt dans les principales économies, le sentiment négatif sur les marchés financiers et une éventuelle récession. »
« Des signes de faiblesse se font déjà sentir cette année. Les données préliminaires du premier trimestre montrent que les annonces de projets entièrement nouveaux ont baissé de 21 % à l’échelle mondiale, l’activité de fusions et acquisitions transfrontalières en baisse de 13 % et les opérations de financement de projets internationaux en baisse de 4 % », relève-t-on dans le rapport.
« La CNUCED prévoit que la dynamique de croissance de 2021 ne pourra pas être maintenue et que les flux mondiaux d’IDE en 2022 suivront probablement une trajectoire descendante, restant au mieux stables », souligne le rapport. « Cependant, même si les flux devraient rester relativement stables en termes de valeur, l’activité de nouveaux projets est susceptible de souffrir davantage de l’incertitude des investisseurs. »
« En 2022, les flux d’IDE vers les économies en développement devraient être fortement affectés par la guerre en Ukraine et ses ramifications plus larges, ainsi que par des facteurs macroéconomiques, notamment la hausse des taux d’intérêt », indique le rapport. « L’espace budgétaire dans de nombreux pays sera considérablement réduit, en particulier dans les économies en développement importatrices de pétrole et de produits alimentaires. »
Source : Algerie-Eco