Les autorités espagnoles ont réagi, jeudi, aux décisions de leurs homologues algériennes qui avaient suspendu le traité d'amitié et de bon voisinage conclu par les deux pays en 2002.
La première réaction est venue du ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Ambarès qui a affirmé que Madrid prépare une " réponse adéquate, sereine et constructive, mais ferme, pour la défense des intérêts espagnols et des entreprises espagnoles".
Selon lui, "les implications et la portée pratique du gel des échanges avec l’Espagne au niveau national et européen sont en cours d’analyse".
José Albares a fait savoir, dans ce sens, que la volonté du gouvernement de son pays "est de maintenir les meilleures relations avec l’Algérie, comme avec les autres pays voisins, sur la base des principes de l’accord d’amitié et qui sont le respect de la souveraineté, la non-ingérence dans les affaires intérieures et la coopération dans l’intérêt mutuel des deux peuples".
Une source espagnole citée par le journal El Pais a souligné que "le gel unilatéral des échanges avec l’Espagne pourrait violer l’accord euro-méditerranéen de 2005, qui a établi un régime d’association préférentielle entre l’ancienne Communauté économique européenne et l’Algérie".
Pour sa part, la ministre espagnole de la Transition écologique, Teresa Ribera a affirmé être "confiante quant au respect des obligations contenues dans le contrat liant la Sonatrach et son partenaire espagnol dans le domaine de l’approvisionnement en gaz".
"Le problème deviendrait plus compliqué à résoudre. Sa solution ne sera certainement pas diplomatique, mais devant des tribunaux", a-t-elle lancé, au micro de la web-radio Onda Cero.
Pour, la ministre espagnole "la suspension du traité d’amitié entre les deux pays aura des conséquences, mais que le contrat commercial entre la Sonatrach et son partenaire espagnol se doit d’être respecté".
Teresa Ribera a exprimé ses "regrets" quant à la détérioration des relations entre l’Espagne et l’Algérie, assurant que le gouvernement espagnol "était prêt à rétablir ses relations avec Alger dès que possible".
"J’espère qu’avec le temps, nous trouverons des points de convergence qui permettront de surmonter cette situation", a-t-elle soutenu.
Pour rappel, les relations diplomatiques entre Alger et Madrid se sont refroidies depuis le mois de mars dernier.
Le soutien du gouvernement espagnol au plan d'autonomie du Sahara Occidental a suscité la colère des autorités algériennes qui ont rappelé l'ambassadeur d'Algérie à Madrid.
La tension s'est exacerbée avec la décision, hier mercredi 8 juin, de la présidence algérienne "de suspendre immédiatement le traité d’amitié liant les deux pays".
Cette décision, a justifié la même source, est intervenue en réaction à" une campagne", menée par les autorités espagnoles "tendant à justifier la position qu’elles ont adoptée sur le Sahara Occidental en violation de leurs obligations juridique, morale et politique de puissance administrante du territoire qui pèsent sur le Royaume d’Espagne jusqu’à ce que la décolonisation du Sahara Occidental soit déclarée accomplie par les Nations Unies".
Source : AA